1 juillet, 2013Michelin, l’un des principaux fabricants de pneus, poursuit la mise en œuvre d’un programme de restructuration mondiale, alors que les syndicats exigent le respect des salariés touchés.
L’entreprise française Michelin occupe une place de premier plan sur le marché de l’industrie du pneumatique. La multinationale mène des activités dans 179 pays et emploie 115.000 personnes. L’entreprise déclare depuis de nombreuses années sa loyauté pour la qualité de vie de son personnel, bien qu’actuellement, sa conduite en France, en Colombie et en Algérie exprime précisément des valeurs contraires.
En Colombie, 460 salariés de Michelin, membres des syndicats Sintraincapla et Sintraicollantas, ont vu leurs conditions d’emploi démantelées au cours des derniers mois dans ce qui doit être une préparation en vue de leur licenciement massif. La direction a perturbé la production de façon à présenter au ministère du Travail la perte de productivité comme la raison pour des licenciements massifs. Les astuces administratives sont monnaie courante dans les tactiques employées en Colombie quand une entreprise se prépare à fermer un site de production.
La fermeture effective de la filiale de Michelin en Colombie, Icollantas, amènera la fermeture de l’usine Chusaca située dans la banlieue de Bogota qui produit des pneus pour poids lourds, et de l’usine Cali qui produit des pneus pour voitures de tourisme. Les 460 salariés mis à pied ont assuré des manifestations silencieuses aux portes de l’usine en exigeant un dialogue avec l’entreprise.
Un fois de plus, les autorités colombiennes ont pris parti pour l’entreprise dans ce conflit avec la main-d’œuvre.
En France, pays d’origine de l’entreprise, l’annonce encourageante au début de juin d’un investissement de 800 millions d’euros pour des créations d’emplois a été associée à 726 pertes d’emploi dans l’usine de Joué-lès-Tours en 2015. Les suppressions d’emploi résultent des efforts entrepris par l’entreprise pour regrouper toute la production de pneus pour poids lourds sur un site en France à la Roche-sur-Yon. Le syndicat FCE-CFDT s’efforce d’obtenir un véritable dialogue social au siège de l’entreprise pour trouver des solutions de remplacement à ces suppressions d’emploi qui pourraient avoir des conséquences catastrophiques dans la région de Joué-lès-Tours.
Michelin offrira à 480 personnes déplacées de Joué-lès-Tours des emplois dans d’autres usines en France, les 250 autres personnes pourront prendre leur retraite anticipée.
Les salariés de Michelin en Algérie sont également touchés par le plan de restructuration de l’entreprise. La vente de l’usine Hussein Dey a été annoncée en juin, la production de Michelin s’arrêtant avant la fin de l’année en cours. Les salariés de Hussein Dey ont reçu la promesse de la poursuite de leur emploi par l’entreprise acquéreuse, Cevital, mais il faudrait en obtenir la garantie.
IndustriALL soutient son affilié FCE-CFDT en demandant à l’entreprise d’agir de manière socialement responsable dans sa restructuration. Le dialogue a commencé et FCE-CFDT analyse à ce stade la proposition de l’entreprise. Le secrétaire du comité d’entreprise européen de l’entreprise est Cyrille Poughon de FCE-CFDT.
Les efforts de rationalisation de la production incluent la création d’un petit nombre d’emplois dans les usines Michelin à Montceau-les-Mines et Le Puy-en-Velay. L’entreprise investira 220 millions d’euros dans ses installations de recherche à Clermont-Ferrand.
Jyrki Raina a déclaré dans sa lettre au président du groupe Michelin:
IndustriALL Global Union s’attend clairement à ce que la direction de Michelin réexamine sa décision de fermer les usines qui entraîne des pertes d’emploi et poursuive un dialogue constructif avec les syndicats concernés pour rééquilibrer l’état actuel des choses.