19 décembre, 2017L’affilié d’IndustriALL Global Union en Côte d’Ivoire, le SYNTEPCI, continue à combattre les violations des droits des travailleurs chez Klenzi Distribution SA, Libya Oil et Petroci, et a déposé un préavis de grève le 3 novembre.
Klenzi a mis à pied huit travailleurs pour avoir refusé de renoncer à leur appartenance syndicale, ce qui est une violation flagrante de leur liberté syndicale ainsi que de la législation du travail du pays.
Cependant, les juristes de l’entreprise nient les violations et le ministère du travail demande au SYNTEPCI d’apporter des preuves. Le syndicat en est surpris, car il a donné des preuves de ces violations il y a longtemps déjà et voit cette nouvelle demande comme une perte de temps. Pendant ce temps, les travailleurs et travailleuses sont toujours en attente de recevoir les prestations qui leur sont dues et ont du mal à s’en sortir. Par exemple, l’un des travailleurs licenciés, Verbier Gautier, n’a nulle part où loger depuis qu’il a été expulsé pour n’avoir pu payer son loyer.
Libya Oil, qui a licencié huit travailleurs, refuse de se plier aux conditions reprises dans une convention signée. Celle-ci stipule clairement qu’une indemnisation équitable doit être versée aux travailleurs en cas de licenciement.
Petroci est également en contravention avec la loi en employant des travailleurs temporaires pour des périodes de plus de six mois. Quelque 200 travailleurs sont sous contrat temporaire depuis cinq et parfois même jusqu’à quinze ans et ne bénéficient d’aucune prestation.
Jérémie Wondje, Secrétaire général du SYNTEPCI déclare : “En août, lorsque nous avons établi un piquet devant les locaux de Klenzi à Abidjan contre sa posture ouvertement anti-syndicale, l’entreprise a fait appel à la police et à l’armée pour disperser les travailleurs. Cependant, ces forces ont quitté les lieux sans incidents après s’être rendues compte que le piquet résultait d’un conflit de travail.
Nous exigeons la réintégration des travailleurs. Ces entreprises ne se sentent pas concernées et c’est frustrant ; ce problème devrait déjà être résolu à l’heure qu’il est.
Fabian Nkomo, Secrétaire régional d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne ajoute :
Nous sommes solidaires du SYNTEPCI, qui est resté déterminé en dépit d’intimidations constantes, et nous avons écrit au gouvernement de Côte d’Ivoire et à son Ministre du Travail pour exprimer notre déception face aux tactiques anti-syndicales de Klenzi. Il faut que les compagnies pétrolières en Côte d’Ivoire respectent les droits des travailleurs.
Le syndicat est soutenu par la confédération UGTCI, la Ligue ivoirienne des Droits de l’Homme et la Commission nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire.