6 novembre, 2020Plus de 60 participants de tous les continents ont assisté au premier séminaire en ligne d’IndustriALL Global Union sur les technologies dites vertes dans le secteur de l’ingénierie mécanique.
En ouverture de la réunion, le Président de l’affilié autrichien PRO-GE et coprésident du secteur, Rainer Wimmer, a évoqué les ravages causés par l’actuelle pandémie et a fait remarquer que même après que le virus aura été pleinement pris en charge en tant que crise de santé publique, les conséquences financières et sociales subsisteront.
“Certains pans de notre secteur seront soumis à une forte pression, notamment en ce qui concerne les pièces liées aux moteurs à combustion interne. Mais il existe un potentiel de croissance dans la construction d’un monde plus vert. Nous devons participer à ce processus pour garantir que ces emplois verts soient de bons emplois.”
Wolfgang Lemb, membre du Comité exécutif d’IG Metall en Allemagne, a déclaré qu’il existe un besoin évident de transformer l’économie mondiale. Les syndicats doivent s’assurer que le changement soit socialement acceptable et qu’il se fasse dans le respect des principes sociaux, écologiques et démocratiques.
Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, a souligné à quel point la pandémie avait accéléré les processus déjà en cours. Le monde a été plongé dans la tourmente et de nombreux pays ont été témoins d’attaques significatives contre les droits des travailleurs.
Le Responsable du secteur pour IndustriALL, Matthias Hartwich, a expliqué que les Objectifs de développement durable des Nations unies nécessitent des solutions techniques. Ces objectifs ouvrent une voie vers un monde où, entre autres, l’énergie et l’eau propres sont abondantes, les villes durables et innovantes et la consommation durable. Pour y parvenir, le monde a besoin de meilleures technologies.
Matthias Hartwich a souligné que, bien que la tendance à une transformation massive de l’environnement de travail en relation avec les industries vertes et la numérisation soit apparue depuis un certain temps, la pandémie de Covid-19 a radicalement changé la situation de deux manières : en intensifiant le rythme du changement et en induisant le retour à une intervention directe dans l’économie de la part des gouvernements. Les travailleurs actuels, en particulier les cols bleus, doivent avoir la possibilité de se recycler et le mouvement syndical doit être prêt à recruter et à syndiquer une nouvelle main-d’œuvre hautement qualifiée, essentiellement composée de cols blancs.
Benjamin Denis, d’industriAll Europe, a expliqué le Pacte vert pour l’Europe tel que proposé, en précisant qu’il doit se traduire en stratégies industrielles. Klaudi Frieben de PRO-GE, qui est membre du Comité des femmes d’IndustriALL, a expliqué que le processus n’est pas neutre en termes de genre. L’ingénierie mécanique est un secteur dominé par les hommes et la pénurie de femmes étudiant les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques signifie qu’à moins que des mesures ne soient prises, le secteur restera dominé par les hommes.
Lors du débat sur la stratégie syndicale, Rainer Wimmer a présenté un Manifeste sur les technologies vertes, préparé par les coprésidents du secteur et le Secrétariat d’IndustriALL. Ce Manifeste est un document ambitieux destiné à guider la stratégie syndicale dans les années à venir. Le défi consistera à traduire ses idées en actions concrètes.
Mathias Hartwich a clôturé la réunion par ces mots :
“Le travail que nous avons accompli jusqu’à présent est un premier pas. Le débat sur les technologies vertes n’est très avancé que dans quelques syndicats seulement. Notre défi est de nous saisir des meilleures idées de ces syndicats et de les rendre disponibles dans le monde entier. Nous devons effectuer un travail régional pour préparer les syndicats aux technologies vertes.”