13 juin, 2019Les leaders syndicalistes de Colombie Igor Díaz et Dibeth Quintana ont de nouveau reçu des menaces de morts. Depuis qu’Iván Duque est devenu Président l’an dernier, la violence à l’égard des leaders des syndicats et des mouvements sociaux est à la hausse.
Igor Díaz, de l’affilié d’IndustriALL Sintracarbón, a reçu un texto le 6 juin le prévenant qu’une “opération d’extermination” commencerait 24 heures plus tard.
Le 11 mai, Díaz avait reçu d’autres menaces de mort de la part d’un groupement criminel appelé Las Águilas Negras. Ces menaces étaient dirigées contre tous les leaders syndicaux qui avaient participé, en compagnie de parlementaires néerlandais et de hauts dirigeants de multinationales installées en Colombie, à une réunion pour débattre de l’industrie charbonnière nationale.
Dans une déclaration commune de syndicats des mines et de l’énergie de Colombie, on peut lire :
“Cette nouvelle attaque est un avertissement à l’égard du travail de Sintracarbón, une organisation connue au plan national et international pour défendre les travailleurs du Cerrejón et de Prodeco ainsi que pour son travail avec les communautés riveraines. Ces menaces font partie d’une stratégie des employeurs et du gouvernement pour intimider et assassiner les leaders des mouvements sociaux.”
Dibeth Quintana, de l’affilié d’IndustriALL, Unión Sindical Obrera (USO), s’est rendue dans le bureau du procureur le 5 juin en lien avec l’agression dont elle avait été la victime en 2016. En décrochant son téléphone le soir même, elle s’est entendue conseiller de ne plus avoir de contacts avec le bureau du procureur ou elle “mourrait vraiment la prochaine fois”.
Ces menaces ne sont pas des incidents isolés, mais font partie d’une escalade de violence et de menaces à l’égard des leaders des syndicats et des mouvements sociaux colombiens qui a débuté avec l’administration Duque-Uribe,
Le Secrétaire régional d’IndustriALL, Marino Vani, indique :
“Nous sommes de tout cœur avec nos collègues syndicalistes et leurs organisations. IndustriALL condamne fermement ces menaces et exige du gouvernement colombien qu’il prenne des mesures pour identifier et poursuivre ceux qui sont derrière ces menaces.
“L’État de droit, le droit à la vie, le droit des syndicats à fonctionner sans ingérence et le droit de leurs dirigeants à l’intégrité physique, mentale et morale, doivent être garantis.”