28 juin, 2013En pleine négociation entre SINTRAMIENERGETICA et l’entreprise multinationale Drummond pour une nouvelle convention collective, quatre dirigeants d’un syndicat colombien ont reçu des menaces de mort. Au cours des derniers mois, les groupes paramilitaires ont menacé des syndicalistes lors de conflits du travail.
Le 12 juin, les dirigeants syndicaux Juan Aguas, Edgar Muñoz, Estivenson Ávila et Rubén Morrón Guerrero ont reçu un SMS comportant des menaces de mort. Le texte était le suivant: “L’extermination du syndicat ne s’arrêtera pas […] mort aux syndicalistes ”. Les quatre hommes sont membres du syndicat national des travailleurs des mines, de la pétrochimie, des carburants agricoles et de l’énergie (Sindicato Nacional de la Industria Minera, Petroquímica, Agrocombustible y Energética - SINTRAMIENERGETICA) et du syndicat de branche en pleine négociation pour la conclusion d’une convention collective avec l’entreprise minière Drummond Ltd.
Le 28 mai, veille du jour où les négociations devaient commencer, des hommes armés en moto ont ouvert le feu sur un taxi dans lequel se trouvait le dirigeant syndical Rubén Morrón Guerrero qui se rendait à Barranquilla. Deux balles touchèrent l’arrière de la voiture. Heureusement, le dirigeant qui est secrétaire général de la branche de la municipalité de Chiriguaná du SINTRAMIENERGETICA est sorti indemne de l’attaque.
Cette attaque fait suite à plusieurs menaces de mort ces derniers temps contre des membres et des dirigeants du SINTRAMIENERGETICA. Le 1er avril dernier, Rubén Morrón Guerrero a reçu avec d’autres dirigeants syndicaux des menaces de mort du groupe paramilitaire “Los Rastrojos - Comandos Urbanos”. En raison de l’attaque, Rubén Morrón Guerrero n’a pas assisté à la réunion de négociation prévue pour le 29 mai. Craignant pour leur vie, lui et sa famille avaient quitté Barranquilla. Au début de cette année, Rubén Morrón avait été élu négociateur pour présenter la liste des revendications à Drummond. Il devrait se trouver auprès de ses collègues dans les négociations concernant ces revendications, mais l’attaque l’a forcé à quitter les négociations qui ont actuellement lieu à Santa Marta. En plus d’une atteinte à la vie de notre collègue Morrón, il s’agissait d’une attaque contre le droit du syndicat de négocier collectivement. Dans le passé, des membres du syndicat SINTRAMIENERGETICA ont été tués ou menacés de mort quand ce genre de négociations avaient lieu avec des entreprises.
Plusieurs syndicats colombiens et des organisations de la société civile ont demandé au gouvernement colombien de renforcer les mesures de protection, mais sans aucun résultat jusqu’à présent. IndustriALL Global Union et des organisations sœurs soutiennent les revendications du syndicat et demandent aux pouvoirs publics de mener une enquête approfondie et impartiale sur l’attaque et sur les menaces précédentes, de rendre publics les résultats et de poursuivre en justice les auteurs de ces actes. Apportez votre soutien aux actions d’urgence lancées par Amnesty International.
IndustriALL exprime également son inquiétude pour la sécurité de Rubén Morrón Guerrero et celle de sa famille, demande aux pouvoirs publics d’assurer sa protection, conformément à ses souhaits, et d’agir immédiatement pour dissoudre les groupes paramilitaires et briser leurs liens avec les forces de sécurité, conformément aux recommandations répétées des Nations unies.