3 décembre, 2019Les affiliés d’IndustriALL en Colombie ont participé à des rassemblements et à des manifestations dans tout le pays pour condamner la violence et les politiques socio-économiques du Président Iván Duque.
Sintracarbón, Sintraelecol et l’USO, des affiliés d’IndustriALL, ont participé à diverses campagnes organisées par la centrale des travailleurs colombiens CUT pour condamner les mesures du gouvernement Duque, qui comprennent une réduction du salaire minimum pour les jeunes et un relèvement de l’âge officiel de la retraite.
Les syndicats protestent également contre le fait que le gouvernement n’a pas pris de mesures pour arrêter les responsables du meurtre de centaines de militants des droits de l’homme et de dirigeants autochtones.
Ce 25 novembre, un militant de 18 ans est décédé après avoir été blessé par une grenade lacrymogène tirée par la police anti-émeute. Ce jeune militant, Dylan Cruz, est devenu un symbole national de la répression des manifestants et de l’usage excessif de la force par la police à l’égard des défenseurs des droits de l’homme.
La CUT a déclenché une grève générale le 27 novembre dans le but d’avoir le même impact que le 21 novembre, qui a été la plus grande journée de manifestations de l’histoire de la Colombie.
Les manifestants ont une nouvelle fois appelé au démantèlement de l’ESMAD, la police anti-émeute, et à la fin de la corruption policière ; ils ont également condamné la réforme fiscale et rendu hommage à Dylan Cruz.
Ce 25 novembre, la CSI a publié un rapport sur la violence constante et croissante à l’égard des membres des syndicats et des militants des droits de l’homme.
Entre le 1er janvier 2016 (11 mois avant la signature de l’Accord de paix) et le 8 septembre 2019, 777 dirigeants syndicaux et militants des droits de l’homme ont été tués en Colombie.
Le rapport indique que le gouvernement Duque facilite l’élimination de dirigeants syndicaux, de militants des droits de la personne et d’anciens combattants en assurant une impunité permanente. Il indique également que le gouvernement colombien a déclaré la guerre aux droits sociaux et syndicaux de sorte à faire passer sa réforme du travail et des pensions, ce qui va à l’encontre des engagements internationaux du pays.
Le secrétaire régional d’IndustriALL, Marino Vani, a indiqué :
“Nous soutenons la grève nationale et les actions de nos affiliés en vue de combattre la violence et de protester contre les mesures néfastes annoncées par le gouvernement d’Iván Duque.
Nous appelons le gouvernement à retirer ces mesures et à prendre des dispositions pour garantir le droit des dirigeants syndicaux et des militants des droits de l’homme à manifester pacifiquement.”