24 janvier, 2013Les syndicats doivent écrire à leurs gouvernements respectifs pour leur demander d'insister auprès du Conseil d'administration du BIT pour qu'il approuve la création d'une commission d'enquête chargée d'examiner les infractions graves et systématiques à la convention 87 de l’OIT concernant la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) au Guatemala.
Au Guatemala, les travailleurs et travailleuses sont victimes d'une discrimination antisyndicale acharnée et sont souvent licenciés s'ils adhèrent à un syndicat. Des dirigeants syndicaux ont été tués et beaucoup d'autres ont été menacés de mort. Selon le rapport annuel de la Confédération syndicale internationale (CSI), 64 syndicalistes au moins ont été tués depuis 2007, dont six en 2012.
Le rapport établit qu’en 2011, Oscar Humberto González Vásquez, dirigeant du syndicat des travailleurs d’Izabal Banana (SITRABI) a été assassiné. Il a reçu 35 balles dans le corps. Idar Joel Hernández Godoy, secrétaire financier du SITRABI, avait été tué le mois précédent. En 2012, Miguel Ángel González Ramírez, a été tué alors qu'il marchait vers la plantation de bananes où il travaillait. Il portait son fils dans les bras quand il a été tué. Cependant, ce sort n’est pas seulement réservé aux travailleurs des plantations de bananes. En juillet 2011, Lesbia Elías Xurup a été tuée à coups de couteaux à son domicile dans la communauté de La Selva, Santo Domingo, Suchitepéquez. Elle était membre des Communautés en résistance contre l'entreprise Unión FENOSA. Le lendemain, María Santos Mejía, membre du comité exécutif du syndicat indépendant des Maquilas, est morte d'une balle dans la tête tirée par deux individus à moto.
Les travailleurs et travailleuses du Guatemala ont attiré l'attention de l’OIT sur cette situation pendant deux décennies. La Commission d’experts pour l'application des normes et le Comité de la liberté syndicale ont dénoncé à plusieurs reprises l'incapacité du Guatemala à réformer sa législation et ses pratiques pour les mettre en conformité avec la convention 87.
Du fait que les infractions et les assassinats continuent d’avoir lieu, la CSI organise une campagne pour amener le Conseil d'administration du BIT à approuver, lors de sa session en mars 2013, la création d'une commission d'enquête chargée d'examiner les infractions graves et systématiques à la convention 87 de l'OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical (1948) au Guatemala.
En janvier et février, le mouvement syndical international fera pression sur les gouvernements pour qu'ils soutiennent la création d'une commission d'enquête de l’OIT. Les syndicats des pays dont les gouvernements sont membres du Conseil d'administration du BIT écriront à leurs gouvernements sur ce sujet, ainsi que les syndicats des pays qui ne sont pas représentés au Conseil.
La CSI demande aux syndicats de la tenir informée des mesures qu'ils ont décidé de prendre sur ce sujet et des réponses reçues de leurs gouvernements.
IndustriALL Global Union a décidé de prendre part à la campagne et demande à ses affiliés de participer à cette action pour défendre la liberté syndicale au Guatemala.