17 septembre, 2014Les Fédérations Syndicales Internationales se sont jointes aujourd’hui à la journée d’action internationale de milliers de travailleurs et travailleuses qui, au Cambodge, réclament une hausse du salaire minimum de 100 à 177 dollars par mois.
D’immenses foules de travailleurs cambodgiens de la confection portant des t-shirts distinctifs de couleur orange ont bravé l’intimidation des militaires pour manifester pendant leur pause du déjeuner devant près de 90 usines.
En Suisse, IndustriALL Global Union et UNI Global Union ont tenu une manifestation solidaire devant l’ambassade du Cambodge à Genève où Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL et Alke Boessiger, d’UNI, ont remis une lettre adressée au Premier Ministre cambodgien.
La lettre conjointe des Fédérations Syndicales Internationales IndustriALL et UNI ainsi que de la CSI, qui représentent ensemble des millions de travailleurs de par le monde, exhorte le gouvernement cambodgien à :
décréter une hausse immédiate et substantielle du salaire minimum pour que les travailleurs et travailleuses de la confection, dont le travail porte à bout de bras une industrie de 5 milliards de dollars, puissent enfin vivre dans la dignité. Nous soutenons sans réserve les travailleurs de la confection et leurs syndicats à l’occasion de leur appel lancé ce 17 septembre au gouvernement pour qu’il décrète un salaire vital
D’autres actions ont également eu lieu aujourd’hui en Corée à l’initiative de l’affilié d’IndustriALL, le KMWU, qui a contourné les restrictions auxquelles sont soumises les manifestations en formant des piquets d’une personne à la devanture de plusieurs grandes enseignes de la mode dans les quartiers commerçants les plus populaires de Séoul.
Le KMWU s’est également joint à d’autres syndicalistes coréens pour poster des selfies sur les médias sociaux sur lesquels ils arborent des banderoles en soutien aux travailleurs cambodgiens.
En Australie, les dirigeants et des membres des affiliés d’IndustriALL, Textile Clothing and Footwear Union et Australian Manufacturing Workers’ Union (AMWU) ont manifesté devant les locaux de H&M à Melbourne. Ces deux syndicats étaient également représentés par Unions ACT, qui a remis en mains propres une lettre à l’ambassade du Cambodge à Canberra.
La présence dans les médias sociaux a également été considérable avec le soutien de nombreux syndicats, ONG et consommateurs sur Facebook et sous le hashtag #WeNeed177 sur Twitter.
Le Secrétaire général d’IndustriALL Jyrki Raina a déclaré :
Nous maintiendrons notre soutien aux travailleurs et travailleuses de la confection du Cambodge jusqu’à ce qu’ils obtiennent un salaire décent et vital, ce qui est le droit de tout être humain. Le gouvernement doit entendre ses citoyens, les travailleurs et travailleuses de la confection, dont le dur labeur contribue pour 5 milliards de dollars à l’économie cambodgienne.
Des lettres ont également été envoyées par des affiliés d’IndustriALL des quatre coins de la planète notamment du Japon, du Bangladesh, de Belgique, du Brésil, du Canada, d’Indonésie, de Malaisie et de Suède.
D’autres piquets ont été tenus devant des boutiques à travers le monde.
La campagne pour un salaire mensuel de 117 dollars par mois, qui ne constitue pas encore un salaire vital, a été lancée alors que la Commission Consultative du Travail du Cambodge s’apprête à annoncer le mois prochain le nouveau salaire minimum qui entrera en vigueur en janvier 2015.
Une coalition de syndicats de la confection, dont font partie les affiliés d’IndustriALL, a formulé une revendication de 177 dollars par mois en se fondant sur une étude commandée par le gouvernement cambodgien lui-même l’an dernier et qui recommandait que le salaire minimum des travailleurs et travailleuses de la confection se situe entre 157 et 177 dollars.
Les Fédérations Syndicales Internationales ont aussi écrit au Premier Ministre Hun Sen pour lui demander pourquoi aucun progrès n’avait été réalisé au niveau de la mise en place d’un mécanisme efficace de fixation des salaires et ce, en dépit de l’assistance apportée à cet égard par l’Organisation Internationale du Travail.
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Léonie Guguen
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