10 mars, 2014Des centaines d’activistes syndicaux au Cambodge ont passé outre à l’interdiction, par le gouvernement, d’un grand meeting des travailleuses et travailleurs de la confection pour la Journée internationale de la femme, samedi 8 mars.
Plus de 500 activistes syndicaux qui tentaient de participer au meeting organisé dans le Parc de la Liberté de la capitale Phnom Penh se sont heurtés à une forte résistance de policiers en armes qui avaient barricadé les entrées du parc.
À un moment, les agents de sécurité ont attaqué à coups de matraque un petit groupe de manifestant(e)s pour les refouler vers le pont Naga situé au bout du parc. Finalement, dans un face-à-face tendu, les activistes de plus en plus nombreux ont réussi de repousser les agents de sécurité, pendant que les camions transportant des forces de police équipées de lance-grenades lacrymogènes patrouillaient aux abords du Parc de la Liberté.
Les dirigeant(e)s de 18 syndicats avaient décidé d’organiser un grand meeting pour discuter de l’augmentation du salaire minimum des personnels de la confection, des femmes dans 80% des cas, et de la remise en liberté de 21 personnes détenues à la suite d’une intensification brutale de la répression policière au cours des grèves en janvier, qui a occasionné quatre morts et 39 blessés du côté des grévistes.
Le vice-Premier ministre et le ministre du Travail avaient été invités à participer au meeting pour discuter des revendications syndicales, mais au lieu de cela le meeting avaient été interdit.
“Nous avions demandé aux 30.000 membres du syndicat d’être présents au meeting, mais après son interdiction par le gouvernement, nous leur avions recommandé de ne pas venir pour leur propre sécurité,” a déclaré Ath Thorn, président de l’affilié de IndustriALL, le syndicat démocratique de la coalition cambodgienne des travailleuses de la confection.
“Nous avions seulement demandé aux activistes syndicaux de participer car nous voulions éviter toute confrontation avec la police,” a-t-il ajouté.
“Nous vivons dans un pays démocratique, et la décision du gouvernement de nous empêcher de participer à un grand meeting pacifique nous inquiète. Nous continuerons de faire campagne pour obtenir la libération des 21 camarades et de lutter pour un salaire minimum vital,” a enfin déclaré Thorn.