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28 janvier, 2019Les syndicats mondiaux, IndustriALL et l’Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), demandent à ce que la compagnie Vale soit tenue responsable de la rupture du barrage situé à Brumadinho, dans l’État brésilien du Minas Gerais, le 25 janvier, et dont on craint qu’elle ait causé la mort de centaines de personnes.
« Il s’agit d’un crime et non pas d’un accident. Nous pleurons les morts et compatissons avec les victimes de cette terrible tragédie. Vale n’a pas tiré les leçons du passé. Et maintenant, ses travailleurs ont fait le sacrifice suprême en payant de leur vie. Il n’y a plus d’excuses possibles. Le moment est venu pour Vale d’écouter et de prendre des mesures concrètes pour améliorer la sécurité. Les autorités brésiliennes doivent faire stopper les activités ayant un lien avec les barrages de rétention des résidus de toutes les entreprises jusqu’à ce que ces barrages soient rigoureusement inspectés », a déclaré le Secrétaire général d’IndustriALL Global Union, Valter Sanches.
Au moment de la rédaction de cet article, au moins 60 personnes ont été tuées et des centaines d’autres sont toujours portées disparues après que le barrage de rétention des résidus exploité par la compagnie minière brésilienne, Vale, ait lâché des mètres cubes de déchets de minerai de fer.
Cette dernière tragédie survient après qu’IndustriALL et IBB aient déposé plainte devant l’OCDE contre Vale et le géant minier anglo-australien, BHP, suite à la catastrophe du barrage Fundão à Mariana, également situé dans l’Etat du Minas Gerais, au mois de novembre 2015. La rupture de ce barrage a coûté la vie à 19 personnes et est à l’origine du plus gros désastre environnemental survenu au Brésil.
IndustriALL et IBB exigent une enquête approfondie, avec la participation des syndicats, sur les causes de la rupture du barrage à Brumadinho. Les syndicats mondiaux réclament également une consultation immédiate avec les syndicats et la société civile sur la sécurité des barrages de rétention des résidus, et une indemnisation juste et rapide des victimes.
Vale a ignoré les lignes directrices sur la prévention de la défaillance catastrophique des bassins de stockage des résidus du Conseil international des mines et métaux (ICMM), publiées après la rupture du barrage Fundão. En outre, Vale a enfreint les normes de gestion de ces bassins énoncées dans l’Initiative (multipartite) for Responsible Mining Assurance standard (IRMA-Norme IRMA pour une exploitation minière responsable).
Vale est le plus grand producteur mondial de minerai de fer, que ses clients transforment en acier et qui est un élément essentiel des chaînes d’approvisionnement de l’industrie métallurgique.
« IndustriALL demande à toutes les entreprises travaillant dans les chaînes d’approvisionnement de Vale, y compris les multinationales de l’acier et de l’automobile, de partager la responsabilité de cette catastrophe et d’user de leur influence auprès de Vale et du gouvernement brésilien pour garantir qu’une telle tragédie ne se reproduise jamais », a ajouté Sanches.
Ambet Yuson, Secrétaire général d’IBB, a indiqué:
« Cet accident tragique aurait pu être évité si des mesures avaient été mises en place lorsqu’il a été publiquement divulgué que le barrage à Brumadinho posait un risque de sécurité pour les travailleurs et la communauté. Vale n’a pas tenu compte de ces avertissements et a démontré, une fois de plus, son mépris pour la sécurité. Les travailleurs ont payé tragiquement de leur vie ».