26 septembre, 2014Dans un Forum de dialogue mondial organisé par l’OIT au début de la semaine, les syndicats de IndustriALL ont parlé aux gouvernements et aux employeurs de l’impact des bas salaires et de la durée excessive de travail dans l’industrie de la confection, et ont proposé des solutions.
Les affiliés de IndustriALL Global Union de 22 pays ont exposé leur point de vue pour des salaires plus élevés et un temps de travail plus court au Forum de dialogue mondial de l’OIT sur les salaires et le temps de travail dans les industries du textile, des vêtements, du cuir et de la chaussure, organisé à Genève du 22 au 25 septembre.
Les syndicats sont intervenus passionnément sur la nécessité de sortir des salaires de misère qui contraignent les salariés à faire de longues heures supplémentaires de travail pour pouvoir joindre les deux bouts. Ils ont témoigné de l’impact des conditions extrêmement dures sur la vie des travailleuses et travailleurs et de leurs familles. Un grand nombre de représentants du gouvernement assistaient à la réunion, ce qui montre que ces questions sont très préoccupantes au plan international. En particulier, les gouvernements allemand et néerlandais ont demandé le respect de la liberté syndicale et du droit à la négociation collective pour permettre la tenue de négociations destinées à améliorer, de façon générale, les conditions de travail des salariés dans la confection. Cependant, le point de vue des acheteurs multinationaux, qui jouent un si grand rôle dans les conditions de travail des chaînes d’approvisionnement du textile, des vêtements, du cuir et de la chaussure, était manifestement absent de la réunion.
À la fin des trois journées de discussions intenses, l’organe tripartite a abouti à un consensus sur des actions futures.
Pour les employeurs et les syndicats, elles portent sur les points suivants:
- Engager un véritable dialogue social
- Promouvoir une localisation et des pratiques de sous-traitance capables d’améliorer la conformité
Cette opinion doit bénéficier du soutien du Bureau international du Travail par les moyens suivants:
- Renforcement de la capacité pour améliorer le dialogue social
- La promotion continue de la ratification et de l’application réelle des normes internationales du travail
Il est demandé aux gouvernements:
- Promouvoir l’amélioration des conditions de travail dans le secteur du textile, des vêtements, du cuir et de la chaussure par l’application de la législation du travail et une véritable protection des droits des travailleuses et travailleurs
- Assurer la conformité sur les lieux de travail
- Se procurer uniquement dans les fabriques et ateliers du textile, des vêtements, du cuir et de la chaussure
- Respecter, promouvoir et réaliser les droits et principes fondamentaux du travail
La réunion a permis d’appeler une fois de plus l’attention sur la situation désespérée des travailleuses et travailleurs dans ces industries. Mais pour obtenir un changement durable, il faut que les marques mondiales participent au débat. IndustriALL continuera de s’adresser aux marques et de renforcer, à cette fin, son action autour des chaînes d’approvisionnement.
Juste avant le Forum de dialogue mondial, les dirigeants syndicaux s’étaient rencontrés pour partager des expériences et élaborer des stratégies visant à améliorer les conditions des travailleuses et travailleurs dans les chaînes d’approvisionnement.
Partout dans le monde, l’industrie est en proie à des difficultés pour créer des syndicats ouvriers, pour s’opposer aux bas salaires et à la durée excessive du travail. Les syndicats ont envisagé de se servir d’instruments internationaux, tels que les ACM, les codes de conduite, les accords multimarques et les plates-formes pluridisciplinaires, et d’en déterminer les limites.
Le rôle des syndicats des pays d’origine des multinationales a également été examiné pour déterminer leur possibilité de travailler de pair avec des syndicats locaux pour améliorer les conditions de travail. Des syndicats d’Espagne, de Suède et des États-Unis ont parlé de leurs efforts respectifs pour que leurs marques nationales fassent pression sur leurs fournisseurs, pendant que les syndicats des pays de production discutent des défis présentés par la syndicalisation, l’augmentation des salaires et la réduction de la durée du travail.