4 décembre, 2019Deuxième jour de la COP25 qui se tient dans la ville espagnole de Madrid. Brian Kohler, Directeur en charge du développement durable à IndustriALL, fait part des points importants.
Lors de la réunion syndicale du matin, la question de la Transition juste était en tête de liste. Notre intervenant extérieur de l'OIT a indiqué que l’Organisation prenait la question plus au sérieux et faisait davantage d'efforts pour amener les États membres à s'engager en faveur d'une transition juste, en se basant sur les principes directeurs de l'OIT. Il s’agit d’une bonne nouvelle.
Dans les discussions générales qui ont lieu (voir le blog d’hier), la résolution des divergences des États membres sur l'article 6 s'avérera difficile. Comme c'est souvent le cas lorsque les « mécanismes du marché » sont discutés, la dimension sociale (ce qui arrive aux travailleurs et à leurs communautés, par exemple) est facilement oubliée. Pourtant, il n'y a pas de marchés sans individus. Je surveillerai cette question de près.
Je vais essayer de restituer, ci-dessous, quelques points intéressants des manifestations complémentaires et parallèles qui ont eu lieu.
Les femmes : Les problématiques de genre liées à la durabilité (et à l'impact des changements climatiques) ne sont pas prises au sérieux. Non seulement les femmes seront souvent les premières et les plus gravement touchées par les changements climatiques, mais elles seront moins résilientes pour y faire face du fait qu’elles n’ont pas autant d’opportunités de s’instruire et qu’elles effectuent un travail plus précaire. En outre, l’examen de leurs difficultés paraît moins probable étant donné leur sous-représentation dans le processus politique de la plupart des pays.
La Transition juste : Dans la manifestation parallèle sur les questions énergétiques, Joie Warnock, membre d'Unifor Canada, affilié à IndustriALL, a évoqué les efforts entrepris pour élaborer une Transition juste pour les mineurs dans l'Ouest canadien ainsi que la façon dont la survenance d’un changement au gouvernement provincial peut réduire à néant une grande partie de ce qui avait été décidé.
L’augmentation de la production des combustibles fossiles : Dans cette même manifestation, un autre aspect intéressant et inquiétant de la crise mondiale a été souligné. De nombreuses personnes sont conscientes de l'écart d'émissions, à savoir de la différence entre les émissions mondiales de gaz à effet de serre et les niveaux qu’elles doivent respecter si nous voulons maintenir l'augmentation de la température moyenne mondiale à moins de 1,5 degrés Celsius. Il existe un autre écart cependant qui se situe au niveau de la production de combustibles fossiles. Alors que le monde fait des efforts trop lents pour réduire leur consommation, les entreprises énergétiques continuent d'explorer et de forer avec acharnement pour trouver de nouvelles réserves, sans valeur à moins d'être extraites et brûlées. Afin de récupérer leurs investissements, ces entreprises doivent alors faire pression sur les gouvernements pour qu'ils autorisent leur extraction et brûlage. De nombreux pays riches en ressources prévoient une augmentation de la production dans les années à venir. Cependant, il est impossible de concilier une hausse de la production avec un effort réel de réduction des émissions mondiales de dioxyde de carbone.
Les minorités : D'autres manifestations ont mis en lumière les problèmes relatifs aux changements climatiques auxquels sont confrontés les peuples autochtones et les personnes handicapées.
Les océans : Des données scientifiques plus alarmantes ont été communiquées, cette fois sur le stress climatique et l'acidification qui perturbent déjà le fonctionnement de tous les océans du monde.