11 décembre, 2019Le Directeur chargé du développement durable à IndustriALL, Brian Kohler, fait part des derniers développements de la COP25 qui se tient à Madrid, en Espagne.
Ouverture de la réunion de haut niveau
Le processus de la COP se compose d’une première semaine au cours de laquelle les experts et les diplomates hautement qualifiés négocient, ainsi que d’une deuxième semaine au cours de laquelle les ministres de rang supérieur et les chefs d'État mènent à leur terme les négociations et adoptent les résultats finaux de la Conférence.
J'ai eu la chance d’assister à l'ouverture de la réunion de haut niveau (l'accès aux observateurs est sévèrement limité). D'après les COP précédentes, je sais que parfois ces déclarations liminaires peuvent donner un signe de l'humeur des ministres et des chances d’aboutir à une issue favorable.
À ce stade de la COP, la situation oscille généralement entre l’espoir que les négociateurs se sont mis d’accord sur la majeure partie du texte, même si des sujets sont toujours en cours de négociation, et des désaccords acrimonieux.
Ici, à la COP25, je sens seulement un peu des deux, mais dans l'ensemble, je décrirais l’ambiance de la réunion de haut niveau comme peu énergique et quelque peu découragée.
J'attribue cela à deux facteurs.
Premièrement, la présidente chilienne de la COP25, Mme Carolina Schmidt, exerce sa présidence sous un nuage politique en raison des circonstances du changement de lieu de dernière minute, de Santiago à Madrid. Mais même en faisant fi de cela, elle n'a tout simplement pas été très efficace pour motiver ou galvaniser les délégués à faire le travail.
Deuxièmement, le retrait annoncé des États-Unis de l'Accord de Paris est assez démotivant pour les Parties. Même si les États-Unis ne comptent que pour un seul pays, ils sont importants sur le plan économique et historiquement responsables d'une grande partie des rejets des gaz à effet de serre dans l’atmosphère à l'origine des changements climatiques.
Certains seront peut-être surpris d'apprendre que les États-Unis ont encore une délégation ici (techniquement, les États-Unis restent dans l'Accord de Paris jusqu'à la COP de l'année prochaine) dont les interventions ont été pour la plupart inutiles. Je vous en prie, si vous refusez de faire preuve de leadership ou de suivre, ayez au moins la courtoisie de libérer la voie.
Les formalités de l'ouverture de la réunion de haut niveau comprenaient les déclarations des intervenants suivants:
- M. Alejandro Sanz, décrit comme un « musicien et citoyen du monde »
- M. Petteri Taalas, Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM)
- S.E. Mme Teresa Ribera, Ministre de la Transition écologique de l'Espagne
- Mme Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la CCNUCC
- S.E. M. Tijjani Muhammad-Bande, Président de l'Assemblée générale des Nations Unies
- S.E. Mme Carolina Schmidt, Présidente de la COP25
Ont suivi des courtes déclarations d'une longue liste de chefs d'État et de ministres.
Comme je l'ai dit plus haut, le sentiment que j’éprouve après avoir écouté ces déclarations liminaires et les premières séries de déclarations nationales n'est malheureusement pas optimiste. Face à la crise à laquelle nous sommes confrontés, il semblait y avoir un manque d'énergie dans la salle. Alors que certains pays ont fait des déclarations très positives, d'autres ont profité de l'occasion pour faire des remarques politiques qui ne rapprochent pas le monde des objectifs de l'Accord de Paris.
Je garde espoir que les interventions bruyantes et énergiques des jeunes délégués changeront le cours de cette COP. Les preuves scientifiques montrent que nous sommes loin d'être sur la bonne voie. Les possibilités d’agir s’amenuisent. Nous avons besoin de décisions, nous avons besoin de leadership, nous sommes à contretemps.