3 août, 2017Les locaux de différents syndicats, dont ceux des affiliés d’IndustriALL Global Union REPAM et BITU, ont été l’objet de perquisitions dans le cadre d’une enquête criminelle contre Gennady Fedynich et Ihar Komlik, respectivement président et chef-comptable du REPAM. Gennady est également membre suppléant du Comité exécutif d’IndustriALL.
Une dizaine de personnes a pénétré dans les locaux du syndicat REPAM dans la matinée du 2 août en présentant le mandant d’un procureur pour procéder à la perquisition des bureaux syndicaux. La porte du bureau du chef-comptable a été forcée, une clé lui donnant accès n’étant pas disponible au moment de la perquisition. Des ordinateurs ont été confisqués alors que ceux restants ont vu leurs disques durs emportés par les agents. Dans le même temps, une perquisition similaire a eu lieu dans les locaux de Soligorsk du Syndicat indépendant des mineurs, BITU.
Selon un communiqué officiel paru sur le site du Comité de Contrôle de l’État de Biélorussie, Fedynich et Komlik sont accusés d’évasion fiscale. Ces dirigeants syndicaux risquent sept ans d’emprisonnement et la confiscation de leurs biens.
Natalia Pichuzhkina, militante syndicale et ancienne rédactrice du site syndical praca-by.info a également été détenue. Ces trois militants ont été retenus sur leur lieu de résidence, qui ont également été perquisitionnés. Natalia a été libérée plus tard, dans la soirée, alors que Gennady a été privé de liberté jusqu’au matin du 3 août. Ihar Komlik reste détenu. On sait seulement qu’il a été transféré au centre de détention d’Okrestina.
Pour l’instant, le travail du syndicat n’est pas paralysé. Cependant, on soupçonne que les perquisitions et détentions ont eu lieu pour bloquer les activités du syndicat. Le REPAM a toujours été actif dans la protection des droits des travailleurs en Biélorussie. Récemment, le syndicat a mené une campagne ferme contre le tristement célèbre décret présidentiel n°3, également connu pour être “le décret sur les parasites sociaux”, pénalisant les sans-emplois en Biélorussie.
Plus tôt cette l’année, en mai 2017, les membres du Comité exécutif d’IndustriALL ont affiché leur plus ferme soutien à leurs collègues biélorusses combattant le travail forcé et la criminalisation de la dissidence en Biélorussie en adoptant une résolution spéciale à ce sujet.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL Global union a déclaré :
“IndustriALL condamne fermement la détention arbitraire de dirigeants de syndicats indépendants et affirme sa solidarité avec le BITU, le REPAM et leurs dirigeants. Il s’agit ici d’une attaque à l’encontre du mouvement syndical indépendant en Biélorussie. Nous allons continuer à soutenir nos affiliés en Biélorussie. Nous n’allons pas rester les bras ballants alors que là-bas nos camarades subissent l’oppression. La Biélorussie reste depuis des années un sujet d’attention particulière pour la communauté internationale, précisément en raison des violations des droits des syndicats et des travailleurs. Nous allons dénoncer ce cas à l’Organisation internationale du Travail.”