9 août, 2021Le 9 août marque le premier anniversaire des élections présidentielles truquées au Bélarus, qui ont conduit à une intensification de la répression et des intimidations contre la société civile, ainsi qu'au mépris total des droits humains fondamentaux et des droits des travailleurs.
Depuis les élections de l'an dernier, le régime bélarusse foule au pied les libertés civiles élémentaires : la liberté d'expression, la liberté de réunion, la liberté d'association. Cette date anniversaire souligne la nécessité d'une intervention et une solidarité plus déterminées de la communauté internationale.
Les syndicats indépendants du Bélarus ont toujours été aux avant-postes du combat pour les droits fondamentaux et la démocratie et ils sont violemment attaqués par ce régime fondé sur la répression. Depuis le mois d'août 2020, des responsables, activistes et adhérents de syndicats indépendants subissent l'intimidation, la détention, la condamnation à de longues détentions administratives et à des amendes. Les bureaux des syndicats sont perquisitionnés par la police et les responsables et activistes syndicaux voient leurs domiciles soumis à la fouille, tandis que certains ont dû fuir le pays.
Menacées de liquidation par les autorités, des entreprises privées sont contraintes de créer des organisations syndicales inféodées au gouvernement, ce qui est une violation de la convention 87 de l'OIT.
Des travailleurs sont licenciés pour s'être affiliés à des syndicats indépendants de leur choix, pour avoir voulu faire grève, ou pour avoir participé à des actions de protestation pacifiques. Certains ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir exercé leurs droits fondamentaux.
Pour leur lutte téméraire dans des conditions aussi hostiles et antidémocratiques, trois affiliés d'IndustriALL, le Syndicat indépendant bélarusse (BITU), le Syndicat libre des travailleurs de la métallurgie (SPM) et le Syndicat bélarusse des travailleurs de l'industrie de la radio et de l'électronique (REP), ont obtenu le Prix international Arthur Svensson pour les droits syndicaux en tant que membres du Congrès bélarusse des syndicats démocratiques (BKDP).
Par soutien et solidarité avec ses affiliés bélarusses, IndustriALL a pris des initiatives envers les autorités bélarusses, en exigeant la libération des syndicalistes détenus illégalement et en réclamant l'arrêt des intimidations, des pressions, des violations et des emprisonnements de responsables syndicaux indépendants et de grévistes. IndustriALL a agi auprès des employeurs pour exiger l'arrêt des intimidations et des licenciements abusifs de travailleurs et leur réintégration.
Avec d'autres syndicats mondiaux, IndustriALL a dressé une liste d'entreprises ayant des activités au Bélarus et les a exhortées à s'acquitter de leur devoir de diligence s'agissant des droits humains et syndicaux.
IndustriALL a appelé l'OIT, l'Union européenne et des organisations intergouvernementales à intervenir d'urgence pour protéger la liberté syndicale et mettre fin à la répression contre les militants et dirigeants syndicaux indépendants au Bélarus. L'Union européenne a imposé des sanctions ciblées contre le Bélarus et les États-Unis vont annoncer de nouvelles sanctions contre ce pays.
Le secrétaire général adjoint d'IndustriALL Kemal Özkan a déclaré :
"Nous réitérons notre engagement à lutter pour les droits des travailleurs et les valeurs démocratiques et notre soutien aux syndicats indépendants et à la société civile au Bélarus. Le régime doit respecter les droits fondamentaux et les libertés fondamentales et respecter ses obligations internationales. Nous poursuivrons la lutte tant que la justice n'aura pas repris ses droits."