30 septembre, 2021Dans le cadre d’une grave violation des droits des travailleurs, la police bangladaise a d’abord interdit un certain nombre de réunions syndicales, puis a empêché physiquement que des participants se joignent à une réunion où un Comité régional du Conseil d’IndustriALL pour le Bangladesh (CIB) devait être constitué.
Le CIB est l’organe de coordination des affiliés d’IndustriALL au Bangladesh. Le 24 septembre, une réunion devait avoir lieu dans les bureaux de l’affilié d’IndustriALL BIGUF à Chittagong en vue de former un Comité régional, mais un appel téléphonique de la police au premier Vice-président du CIB, Salauddin Shapon, y a mis fin.
Une autre réunion était prévue dans une autre région le jour suivant. Mais une fois encore, la police a contacté le Vice-président pour lui dire que la réunion ne pouvait pas avoir lieu là non plus.
Dans le cadre d’une troisième tentative, le CIB a décidé de tenir la réunion dans les locaux d’un autre affilié, le BTGWL. Mais dans ce qui constitue une grave violation des droits syndicaux et des Conventions de l’OIT garantissant la liberté syndicale, lorsque les dirigeants du CIB sont arrivés, des policiers, dont certains en civil, ont bloqué la porte et n’ont laissé entrer personne.
Dans une lettre adressée au Premier ministre du Bangladesh, Sheik Hasina, IndustriALL condamne fermement l’ingérence de la police.
“Ce qui s’est passé à Chittagong viole les droits les plus fondamentaux des travailleurs et travailleuses. L’intervention des forces de police et l’obstruction d’activités de syndicats indépendants sont inacceptables,”
écrit Atle Høie, Secrétaire général d’IndustriALL.
“Nous appelons le gouvernement du Bangladesh à mener sans délai une enquête sur cette affaire et à veiller à ce que la police, y compris celle compétente dans le domaine industriel, n’interfère pas dans les activités légitimes des syndicats du Bangladesh.”
Le CIB avait décidé de former un Comité régional à Chittagong, car la région compte de nombreuses usines de confection et les travailleurs et travailleuses de certaines de ces entreprises sont membres de syndicats affiliés à des fédérations qui constituent le CIB. En conséquence, plusieurs dirigeants s’étaient rendus à Chittagong pour former un Comité régional avec les représentants locaux de leurs fédérations.
Photo : travailleurs et travailleuses de la confection quittant l’usine à la fin de leur service (OIT)