29 août, 2019701 travailleurs et travailleuses ont été mis à pied sans aucune information préalable par SF Denim Apparels à Dacca, au Bangladesh, à leur retour du congé de l’Aïd.
Alors que travailleurs et travailleuses étaient de retour à l’usine le 18 août à l’issue du congé de l’Aïd, SF Denim Apparels a évoqué une '“pénurie des commandes” pour annoncer un des plus importants licenciements de l’histoire récente des usines de confection du Bangladesh.
Au moins la moitié des 701 travailleurs et travailleuses qui viennent d’être licenciés souhaitaient former un syndicat sous la bannière de l’affilié d’IndustriALL, la Fédération Sommilito Garments Sramik (SGSF).
Selon les syndicats, SF Denim Apparels a de manière systématique fait obstacle aux efforts visant à s’y organiser en syndicat.
En réponse aux tentatives de constituer un syndicat en 2018, l’entreprise avait licencié plus d’une centaine de travailleurs et travailleuses, au nombre desquels 38 avaient lancé des procédures judiciaires, toujours en cours, contre l’employeur.
Cette pratique perdure : début août, quelques jours avant le congé de l’Aïd, cinq membres du personnel impliqués dans la formation du syndicat ont été mis à pied.
Nazma Akter, membre du Comité exécutif d’IndustriALL et Président de la SGSF, indique :
“Nous sommes profondément inquiets face à ces licenciements massifs : des travailleurs et travailleuses sont manifestement visés pour leur implication dans des activités syndicales. Pire encore, plus de 30 des travailleuses licenciées sont enceintes et ne recevront dès lors aucune indemnité de maternité. Nous revendiquons que SF Denim Apparels réintègre toutes les personnes licenciées.”
La SGSF a contacté les enseignes qui se fournissent auprès de SF Denim, comme C&A, H&M et Benetton, pour solliciter leur intervention en faveur de la réintégration des travailleurs et travailleuses licenciés, mais le syndicat n’a jusqu’ici reçu aucune réponse.