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Au Pérou, les travailleurs de Smurfit Kappa en grève pour un salaire de subsistance

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16 septembre, 2024Les adhérents du syndicat de Smurfit Kappa Peru font grève depuis le 6 septembre pour obtenir un salaire de subsistance.

Faute d'un accord avec la direction de l'entreprise, le Syndicat national des travailleurs de Smurfit Kappa Peru, membre de la FETRIMAP, elle-même affiliée à IndustriALL Global Union, a rompu le processus de négociation collective le 16 juillet, qualifiant de ridicule la hausse des salaires proposée par la direction.

Le 24 juillet, le syndicat avait manifesté pacifiquement au siège de Paramonga de Smurfit Kappa Peru, filiale de Smurfit Westrock, leader mondial des emballages durables. Des membres du syndicat ont déclaré aux médias que leur but est d'obtenir les avancées réclamées en mai, dont une hausse des salaires, afin d'obtenir la signature d'une meilleure convention collective pour les travailleurs.

Le 11 août, le syndicat a approuvé une grève générale illimitée, reconnue légale par la Direction générale du travail de la province de Lima le 3 septembre. Le lendemain, cette même direction convoquait les parties à une réunion hors procédure pour tenter d'arriver à un accord sur les revendications du syndicat pour 2024 et 2025.

Or, Smurfit Kappa Peru ne s'est pas présentée à la réunion, ce que le syndicat a interprété comme un désintérêt pour les revendications des travailleurs et la menace de grève. En conséquence, le Syndicat national des travailleurs de Smurfit Kappa Peru est entré en grève le 6 septembre.

Dans un communiqué, le syndicat a déclaré :

"C'est une date historique pour nos collègues qui travaillent chez Smurfit Westrock Peru. Nous devions y arriver pour confronter nos peurs et nous affirmer; il fallait agir. La direction essaie de répandre la peur et les conflits parmi nos collègues en diffusant des mensonges. Aujourd'hui, nous sommes prêts à nous battre et à montrer que nous sommes unis. Nous sommes unis dans notre combat et, ensemble, nous sommes forts. Le poing levé, nous exigeons un changement face à tant d'indifférence."

Le secrétaire général adjoint de la FETRIMAP, Julián Alfaro, a déclaré :

"Notre syndicat conteste la position de l'entreprise, pour laquelle "il ne peut y avoir de négociation tandis qu'il y a des grèves". Cette politique, recommandée par le cabinet d'avocats Vinatea & Toyama, exacerbe les conflits du travail, tant chez Smurfit Kappa Peru que dans d'autres entreprises privées où les syndicats sont présents. Mais nous continuerons à soutenir les syndicalistes et à leur fournir une assistance juridique pour que leurs cahiers de revendications pour 2024 et 2025 soient satisfaits."

Le combat des travailleurs de Smurfit Kappa Peru pour la défense de leurs droits au travail et pour l'obtention d'un salaire de subsistance a aussi reçu le soutien du réseau des travailleurs de Smurfit Kappa d'IndustriALL en Amérique latine. Ce réseau régional a organisé des campagnes de soutien aux travailleurs et il suit les négociations de près. Le but est de montrer qu'il est important de donner des moyens d'action aux syndicats, pas seulement au niveau national, mais aussi régionalement et internationalement.

Pour le secrétaire régional adjoint d'IndustriALL, Christian Alejandro Valerio :

"L'entreprise doit respecter le droit des travailleurs de faire grève et promouvoir le dialogue pour répondre aux revendications des travailleurs de Smurfit Peru et arriver à un accord.

"La montée des pratiques antisyndicales dans les départements des ressources humaines est préoccupante, dans les firmes locales comme dans les multinationales. Cette tendance est encouragée par des cabinets d'avocats et des consultants locaux qui cherchent à empêcher un dialogue qui devrait normalement s'instaurer entre employeurs et travailleurs."