13 juin, 2013Les dirigeants syndicaux bangladais ont rejeté les nouvelles propositions du gouvernement dans la législation du travail, en affirmant qu’elles n’améliorent pas le droit de syndiquer la main-d’œuvre et ne garantit pas la liberté syndicale.
Le Comité exécutif de IndustriALL Global Union a adopté fin mai un plan d’action en quatre points pour le Bangladesh:
- Application de l’Accord sur les mesures de sécurité qui ont trait aux incendies et aux bâtiments
- Réforme de la législation du travail permettant de garantir la liberté syndicale
- Augmentation du salaire minimum de 38 USD par mois jusqu’à atteindre un salaire vital en 2015
- Lancement d’un projet de syndicalisation massive pour assurer une présence syndicale dans 5.000 fabriques et ateliers de la confection
Suite aux pressions internationales et à une mission de haut niveau de l’OIT au Bangladesh en mai, le gouvernement bangladais a adopté une proposition de réforme de la législation du travail destinée à être présentée au Parlement. Cependant, les premiers signes encourageants se sont tous volatilisés et les mesures annoncées ont déçu. Le respect de la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux du travail, notamment aux droits de syndicalisation et de négociation collective, fait cruellement défaut.
L’ancienne mesure qui obligeait à donner aux propriétaires des fabriques le nom des personnes qui voulaient se syndiquer disparaît dans le nouveau texte de loi, ce qui est une amélioration. Cependant, les dirigeants syndicaux bangladais font remarquer que des obstacles sérieux s’opposent toujours à la syndicalisation, à l’enregistrement des syndicats, à la négociation collective et au droit de faire grève. En outre, la législation du travail ne s’appliquera pas aux 360.000 travailleuses des huit zones franches d’exportation au Bangladesh, qui se trouveront reléguées dans une autre loi qui interdit la création d’un syndicat par les travailleuses.
Il faut signaler également que la campagne pour l’augmentation du salaire minimum de 38 USD par mois, qui s’applique à quatre millions de travailleuses bangladaises dans la confection, reste bloquée en raison de la résistance du patronat.
Avec tant de propriétaires de fabriques qui siègent au Parlement, il n’est pas surprenant que les droits des travailleuses et travailleurs soient encore réprimés,
a déclaré Sharan Burron, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI). Burrow invite les États-Unis et l’Union européenne à intervenir pour augmenter la pression dans le but d’obtenir une véritable réforme.
Le Rana Plaza et les autres homicides industriels ont montré pourquoi les travailleuses et travailleurs de la confection au Bangladesh ont besoin de syndicats nationaux puissants et de représentation syndicale au niveau local chargée de la sécurité. C’est pourquoi une réforme de la législation du travail garantissant les droits inscrits dans les conventions de l’OIT est un point de départ approprié,
a déclaré Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL Global Union.