13 septembre, 2018Les dirigeants syndicaux représentant près de 50 000 travailleurs à ArcelorMittal au Kazakhstan et en Ukraine se sont récemment réunis à Kiev pour examiner les problèmes communs auxquels ils font face dans la compagnie, considérée comme le plus grand producteur mondial d’acier, et les solutions conjointes pouvant y être apportées.
La tenue, les 4 et 5 septembre, de la réunion régionale avait été demandée par les participants à la réunion mondiale d’ArcelorMittal ayant eu lieu en juillet, au Luxembourg, après les signalements des pratiques antisyndicales de la compagnie par les affiliés à IndustriALL Global Union Ukraine, PMGU et KVPU, et l’affilié à IndustriALL Global Union Kazakhstan, Kazprofmet. Des grèves ont été organisées dans les entreprises d’Arcelor Mittal en Ukraine et au Kazakhstan au cours des 12 derniers mois.
ArcelorMittal fait état de 37 800 employés et travailleurs sous-traités au Kazakhstan, et de 29 100 employés et travailleurs contractés en Ukraine. Au Kazakhstan, la compagnie exploite une aciérie à Temirtau ainsi que des mines de fer et de charbon dans la région environnante. En Ukraine, elle détient une aciérie et exploite des mines de fer à Kryviy Rih.
Les efforts déployés depuis 2017 par PMGU et KVPU pour faire adopter une nouvelle convention collective, ont été décrédibilisée par le Directeur des ressources humaines d’ArcelorMittal Ukraine.
« Depuis notre réunion syndicale mondiale au Luxembourg et le dialogue que nous avons eu avec la direction mondiale d’ArcelorMittal, nous avons eu des échanges de vue constructifs avec la compagnie. Le Directeur des ressources humaines d’Ukraine ne participe plus à nos négociations et la compagnie donne suite à nos demandes d’information. Les informations erronées sur la réunion ne circulent plus », a indiqué Natalia Marinyuk, présidente du Comité syndical du PMGU à l’usine de Kryvyi Rih d’ArcelorMittal Ukraine.
Les responsables de Kazprofmet ont indiqué n’avoir pas encore constaté ce changement positif à ArcelorMittal Kazakhstan ainsi que l’application intégrale de la hausse salariale de 30 pour cent que la compagnie avait pourtant accepté de verser au mineurs travaillant dans les mines souterraines afin de stopper une grève en 2017.
Les participants ont eu l’occasion d’exprimer leurs préoccupations avec le PDG d’ArcelorMittal pour les pays CEI, Paramjit Kahlon, qui avait consenti à la demande d’intervention d’IndustriALL durant la réunion.
Kahlon a parlé des difficultés rencontrées pour opérer dans la région. Il a fait part de l’engagement d’ArcelorMittal à appliquer des normes de santé et de sécurité élevées et à travailler en partenariat avec les syndicats. Il a également exprimé sa volonté personnelle de travailler avec les syndicats dans la région.
Les représentants syndicaux ukrainiens ont indiqué que la direction d’ArcelorMittal écoutait leurs préoccupations en matière de santé et de sécurité et que leurs comités mixtes de santé et de sécurités étaient performants. Il n’en serait pas de même de l’intervention de ces comités dans les mines d’ArcelorMittal Kazakhstan, comme l’a indiqué Kazprofmet.
Les syndicats se sont unanimement engagés à continuer à travailler de concert au sein d’un réseau régional qui ferait partie du réseau syndical mondial d’ArcelorMittal. Marinyuk utilisera son siège au comité mixte mondial en matière de santé et de sécurité d’ArcelorMittal pour soulever les préoccupations existantes dans la région.
« IndustriALL se félicite de l’initiative du PMGU, KVPU et Kazprofmet de former un réseau syndical régional à ArcelorMittal. IndustriALL s’engage à soutenir ce réseau. Nous saluons également ArcelorMittal pour sa collaboration avec IndustriALL pour cette réunion et pour avoir commencé à travailler sur quelques-uns des nombreux défis des relations du travail dans la région. Nous espérons pouvoir développer ce partenariat », a déclaré le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan.