25 mai, 2017Des représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs se sont réunis à Maputo, au Mozambique les 17 et 18 mai pour envisager les moyens d’améliorer la santé et la sécurité professionnelles au niveau de l’industrie du pétrole et du gaz en Afrique sub-saharienne.
IndustriALL Global Union a été invitée en tant qu’observateur à cet atelier, qui a été organisé par l’Organisation internationale du Travail et comptait des délégations tripartites venues d’Angola, du Cameroun, de la Côte D’Ivoire, du Gabon, du Kenya, du Mozambique et du Nigeria.
Les participants ont fait le constat que le pétrole et le gaz, tout en étant des ressources essentielles, sont également une cause majeure de problèmes environnementaux, d’inégalités et de conflits.
Les travailleurs et travailleuses du secteur sont confrontés à de nombreux dangers et, par conséquent, les décès, les blessures et les maladies professionnelles s’y retrouvent en grand nombre, selon l’OIT.
Parmi les risques, on retrouve :
- des dangers chimiques, biologiques et ergonomiques liés au bruit, aux vibrations et au stress causé par l’exposition à la chaleur,
- le fait de travailler dans des endroits non-sécurisés et des zones de conflits,
- des accidents lors des navettes desservant les plateformes terrestres et offshore,
- des facteurs climatiques défavorables et l’humidité,
- la longue durée des prestations.
De nombreux travailleurs ne disposent pas des équipements de protection et autres pour accomplir leurs tâches dans un environnement de travail sûr. L’un des plus gros défis du secteur est le travail précaire, qui place souvent les travailleurs dans des emplois instables, sans possibilité de recours à la justice ou accès à la sécurité sociale.
Les participants ont fait remarquer qu’en raison de mauvaise gouvernance, de corruption, du manque d’équipement et de formation spécifique, ainsi que de ressources humaines et financières inadéquates, ils avaient besoin d’inspecteurs du travail indépendants et de davantage d’information sur les accidents et maladies professionnels.
Ils ont ajouté qu’il était fondamental de donner des moyens aux administrations nationales du travail et aux inspectorats pour assurer un respect complet des législations et réglementations ainsi que l’accès à des remédiations appropriées et efficaces ou encore des mécanismes d’enregistrement de plaintes.
Pour tenter de résoudre ces problèmes, les participants à l’atelier, avec la contribution d’IndustriALL, ont élaboré des recommandations clés en vue de promouvoir la santé et la sécurité dans le secteur, ainsi que des actions à mener par l’OIT et ses membres. On y relève des appels auprès des :
- gouvernements pour la promotion de la santé et de la sécurité professionnelles dans le secteur par le biais des politiques d’achat et par une communication claire auprès des entreprises par rapport à ce qu’ils attendent d’elles en matière de conduite responsable des affaires,
- travailleurs, gouvernements et employeurs pour la promotion du Travail décent et de la santé et de la sécurité professionnelles par le biais des comités de santé et sécurité, des conventions collectives, du dialogue social transfrontalier et des Accords-cadres mondiaux.
S’exprimant lors de l’atelier, la directrice du département de l’énergie d’IndustriALL, Diana Junquera Curiel, a indiqué :
Tous les travailleurs et travailleuses, partout dans le monde, méritent d’être en sécurité sur leur lieu de travail et de pouvoir rentrer chaque jour à la maison indemnes. La formation est critique pour éviter les accidents. La clé pour améliorer la santé et la sécurité professionnelles au sein de l’industrie du pétrole et du gaz est le partage des responsabilités entre gouvernements, employeurs et travailleurs.