30 septembre, 2021Au cours des trois dernières années, les travailleurs et travailleuses en sous-traitance des exploitations pétrolières iraniennes ont amélioré leurs conditions de travail par une série de grèves sauvages. Aujourd’hui, un militant de l’UMMI, l’affilié iranien d’IndustriALL, a été officiellement mandaté pour représenter les travailleurs et travailleuses dans les négociations avec les compagnies pétrolières, la Société nationale iranienne du pétrole (SNIP) et le gouvernement.
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Les travailleurs et travailleuses iraniens du secteur pétrolier occupés en sous-traitance ont entamé une vague de grèves sauvages dans tout le secteur le 19 juin dernier. Cette tactique est apparue après que des travailleurs et travailleuses ont mené des actions dans la ville d’Assaluyeh en 2018, et n’a cessé de prendre de l’importance. Fin 2020, des actions de grève réussies ont conduit de nombreux employeurs à doubler les salaires et à régler des arriérés de salaires.
Les travailleurs et travailleuses du pétrole iraniens manifestent à Assaluyeh en 2018.
Les revendications de la grève de cette année portent sur un cycle de travail en équipe de 20 jours de travail et 10 jours de repos, avec une augmentation de salaire de 40 %. Quelque 100.000 travailleurs et travailleuses se sont croisés les bras le 19 juin pour soutenir cette revendication. Jusqu’à présent, 17 entreprises ont satisfait aux revendications, dont Falat Ghaareh (plateau continental), gérée par les Gardiens de la révolution, une branche de l’armée iranienne qui maintient le système politique en réprimant les révoltes internes.
Maziyar Gilani-Nejad, militant du Syndicat des métallurgistes et des mécaniciens d’Iran (UMMI), un affilié d’IndustriALL, a été officiellement mandaté par 2.000 travailleurs pour les représenter dans des négociations avec le Ministère du Travail, le Ministère du Pétrole et les compagnies pétrolières, dont la SNIP. Les travailleurs et travailleuses de la ville de Ramhormoz l’ont également nommé comme leur représentant dans les négociations avec le Député de la ville.
Gilani-Nejad est en contact régulier avec le Ministère du pétrole et rend compte régulièrement aux travailleurs et travailleuses par le biais du site web du syndicat et de l’application Telegram.
Lors d’une récente réunion avec le Ministère du travail à Téhéran, Gilani-Nejad a décrit les conditions de travail et de vie des travailleurs et travailleuses, qui opèrent actuellement par roulement 24 heures sur 24 dans une chaleur qui atteint 55 degrés Celsius.
“Voici nos revendications”, a-t-il dit :
“La première est d’obtenir pour les travailleurs et travailleuses un régime de 20 jours de travail suivis de 10 jours de congé, afin de rendre les horaires de travail conformes au droit du travail, qui limite le travail à 176 heures par mois.
Les sous-traitants obligent les travailleurs et les travailleuses à s’exposer à des températures de 55 degrés avec une humidité de 75 % pendant 10 à 12 heures par jour, avec seulement six jours de congé après 24 heures de travail. Ils perdent deux jours à voyager entre les champs pétrolifères et leurs villes de résidence.
Notre deuxième revendication porte sur les violations du droit du travail et de la sécurité sociale commises par les courtiers en main-d’œuvre, qui classent les travailleurs et travailleuses techniques et spécialisés dans la catégorie des ouvriers, et sous-paient leurs cotisations de sécurité sociale. Les inspecteurs du ministère n’ont pas réussi à résoudre ce problème.”
Les revendications portaient également sur le paiement régulier des salaires, la santé et la sécurité, les conditions de vie dans les dortoirs et la nourriture.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré :
“Notre revendication a toujours été que le gouvernement iranien reconnaisse les syndicats indépendants. Le fait que les Ministères du travail et du pétrole négocient maintenant avec un représentant des travailleurs de notre affilié est un pas dans la bonne direction. Cette reconnaissance doit être formalisée et les travailleurs et travailleuses doivent être autorisés à s’organiser librement au plan syndical.”
L’UMMI exerce ses activités dans un contexte autoritaire complexe et dangereux et se concentre sur les salaires et les conditions de travail, en évitant les questions politiques. Le syndicat considère que son mandat consiste à défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses qu’il représente et à veiller à ce qu’ils ne soient pas licenciés ou arrêtés et persécutés en tant que militants politiques.
Veuillez retweeter ce message :
Nous appelons le Président iranien @raesi_org à reconnaître les syndicats indépendants. L’Iran doit aligner ses relations sociales sur les normes internationales et les conventions 87 et 98 de l’OIT sur la liberté syndicale, le droit d’organisation et de négociation collective. https://t.co/jJdYOhFKjY
IndustriALL (@IndustriALL_GU) 30 septembre 2021