10 février, 2014Des syndicats et des ONG se rassemblent aujourd'hui devant les ambassades du Cambodge un peu partout dans le monde pour réclamer la libération des travailleurs cambodgiens de l'habillement emprisonnés au début du mois de janvier. Une escalade est inévitable si le tribunal devant lequel ils comparaîtront demain n'ordonne pas leur mise en liberté.
Dans un élan mondial de solidarité, des manifestations ont eu lieu à Bruxelles, Canberra, Dhaka, Genève, Hong-Kong, Jakarta, Manille, Séoul, Tokyo et Washington et d'autres actions sont prévues dans plusieurs autres villes avant la fin de la journée.
Elles font suite à l'appel lancé par IndustriALL Global Union, UNI Global Union et la CSI pour exprimer le soutien de la communauté internationale aux 23 personnes arrêtées dans la capitale, Phnom Penh, pendant les manifestations des travailleurs de la confection qui réclamaient un salaire minimum vital équitable.
Deux travailleurs ont été libérés il y a quelques jours. Sur les 21 restants, 16 ont entamé une grève de la faim dimanche.
À Genève, des représentants d'IndustriALL, d'UNI et de la CSI ont pu avoir des échanges constructifs lors d'une réunion, au siège des Nations unies, avec un diplomate de haut rang de l'ambassade du Cambodge en Suisse.
Au même moment, des membres d'IndustriALL et d'UNI ont crié haut et fort leurs revendications lors de la remise à la mission cambodgienne à Genève d'une lettre réclamant la libération des travailleurs ainsi qu'un processus de détermination du salaire minimum équitable et participatif.
"Le message envoyé aux autorités cambodgiennes est clair. Nous n'arrêterons que lorsque tous les travailleurs seront libérés", a déclaré Jyrki Raina, le Secrétaire général d'IndustriALL. "L'action menée aujourd'hui par le mouvement syndical mondial a prouvé que le monde entier est sensible au sort tragique des travailleurs cambodgiens de l'habillement."
Le Secrétaire général d'UNI Global Union, Philip Jennings, a déclaré :
"Il faut que le gouvernement cambodgien libère immédiatement les 23 et que les travailleurs soient autorisés à exercer leur droit démocratique à protester contre des conditions de travail inacceptables et pour un salaire décent. Il faut que le Cambodge place la barre plus haut, comme l'ont réclamé les travailleurs du monde entier."
Ce sont les syndicalistes australiens qui ont été les premiers à lancer la journée de solidarité en manifestant devant l'ambassade du Cambodge de Canberra. Ensuite, les Australiens ont passé le reste de la journée à poster des messages de soutien aux travailleurs du vêtement sur la page Facebook du Premier ministre cambodgien Samdech Hun Sen.
À Séoul, des membres du Syndicat coréen des travailleurs de la métallurgie (KCTU) et cinq autres organisations syndicales ont défilé aux côtés de nombreux groupes de la société civile devant l'ambassade du Cambodge, une action dont ont rendu compte la presse écrite, la télévision et des sites d'information sur Internet.
À Dhaka, capitale du Bangladesh, les travailleurs de l'habillement ont défilé en signe de solidarité avec leurs homologues cambodgiens tandis qu'à Jakarta, 300 membres de la FSPMI et la KSPI ont manifesté devant l'ambassade du Cambodge en Indonésie.
La CSI et les syndicats belges ont fait connaître ensemble leurs revendications lors d'une manifestation qui a réuni 75 personnes devant l'ambassade de Bruxelles.
À Tokyo, des représentants de la Confédération japonaise des syndicats RENGO-JTUC ainsi que les affiliés japonais d'UNI et d'IndustriALL se sont rendus à l'ambassade du Cambodge au Japon.
Des syndicalistes sri-lankais ont manifesté par solidarité avec des travailleurs et travailleuses de la confection du Cambodge et envoyé aux autorités cambodgiennes une pétition de dirigeants de syndicats et de la société civile.
Les 15.000 kilomètres qui séparent le Honduras du Cambodge n’ont pas affaibli les liens de la solidarité. Peu impressionnés par la distance et l’absence de connexion internet, des leaders syndicaux honduriens ont signé une pétition “à l’ancienne” et se sont engagés à relayer la campagne pour libérer les 23 auprès de leurs organisations et sur leurs lieux de travail.
Des lettres ont aussi été envoyées au gouvernement cambodgien par des affiliés de pays comme l'Allemagne, le Nigéria, la Norvège, les Philippines, le Royaume-Uni et la Suède.
Et bien évidemment, différentes actions ont été menées simultanément au Cambodge lui-même.
Regardez les photos sur le compte flickr d'IndustriALL :
http://www.flickr.com/photos/industriall_gu/sets/
Et visionnez le film :