15 juin, 2017Le fabricant allemand de radiateurs et de systèmes de refroidissement AKG Thermotechnik a mis à pied des leaders syndicaux de son usine d’Izmir, en Turquie.
Les travailleurs et travailleuses ont répondu au licenciement des leaders syndicaux en restant dans l’usine. La direction a alors appelé la police qui a évincé les travailleurs. Au total, 25 travailleurs et travailleuses ont maintenant été licenciés. Un piquet reste assuré en-dehors de l’usine.
L’affilié d’IndustriALL Global Union, Birleşik Metal-İş, a organisé syndicalement l’usine d’Izmir en février 2017. Le syndicat s’est formé pour contester les difficiles conditions de travail et les bas salaires.
Comme requis par la législation du travail turque, le syndicat a reçu de la part du Ministère du Travail un certificat de majorité. Celui-ci atteste qu’il représente la majorité des 120 salariés de l’usine et que l’entreprise devrait entreprendre des négociations.
Cependant, l’entreprise a contesté ce certificat en justice et le procès est en cours. Au lieu de négocier avec le syndicat, ce 25 mai, l’entreprise a commencé à licencier des leaders syndicaux.
À l’origine, six travailleurs ont été licencié, suivis par deux autres. L’entreprise a mis la pression sur les travailleurs pour qu’ils démissionnent du syndicat en menaçant leurs emplois s’ils ne le faisaient pas.
Les leaders renvoyés ont entamé la tenue d’un piquet devant leur usine. Ce piquet a pris de l’ampleur, des travailleurs et travailleuses appelant à la réintégration de leurs collègues et tenant des réunions syndicales lors des pauses repas et café. Un groupe de 17 personnes est resté dans l’usine et a arrêté la production.
La direction a fait appel à la police anti-émeute, qui les a évincé par la force de l’usine. Ils ont alors été licenciés. Les 15 et 16 juin, qui marquent l’anniversaire d’un important soulèvement de travailleurs en 1970, Birleşik Metal-İş tiendra des manifestations et des rassemblements devant l’usine, pour appeler à la réintégration des travailleurs et inviter l’entreprise à reconnaître le syndicat et à négocier avec lui.
IndustriALL Global Union et industriAll Europe ont écrit à AKG pour exiger que l’entreprise négocie avec le syndicat et réintègre les travailleurs licenciés. AKG est très dépendant de deux grands clients, Claas Group et Liebherr International. IndustriALL a également écrit à ces deux entreprises pour les appeler à mettre la pression sur AKG.
Le Secrétaire général d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré :
“Il est devenu courant pour les employeurs en Turquie de se servir de l’État pour briser les syndicats. AKG est une entreprise allemande qui a l’habitude de fonctionner dans un environnement où les droits des travailleurs sont respectés.
“Il est dès lors répréhensible qu’elle vire des leaders syndicaux et appelle la police contre sa propre main d’œuvre au lieu de négocier. Nous appelons l’entreprise à changer de comportement. IndustriALL restera aux côtés de Birleşik Metal-İş jusqu’à ce que nous obtenions justice.”