11 mars, 2015Un militant syndical de l’affilié mexicain de IndustriALL, le syndicat national des mineurs SNTMMSRM, connu sous le nom de Los Mineros, a été brutalement roué de coups à l’usine d’autorails Gunderson, propriété des entreprises Greenbrier à Monclova, État de Coahuila au Mexique.
Le 7 mars, alors qu’il distribuait des tracts syndicaux, Jesus Antonio Campos Valle, dirigeant de la campagne de syndicalisation du SNTMMSRM à l’usine d’autorails Gunderson a été brutalement agressé par plusieurs nervis, dont deux ont été identifiés comme étant Hermilo Falcón López et “El Grande” Lumbreras Piña, membres de l’organisation non-indépendante confédération des travailleurs mexicains (CTM), détentrice d’un contrat de protection dans l’entreprise pour empêcher la présence d’autres syndicats représentant démocratiquement les intérêts des travailleurs et travailleuses.
Le SNTMMSRM a dénoncé cette agression, ainsi que les autres actes d’intimidation et de harcèlement par des dirigeants locaux de la CTM, Jorge Carlos Mata and Mario Dante Galindo, ont dirigé les travailleurs/euses de Gunderson, Teksid et Pytco.
Les travailleurs/euses de ces trois usines ont fait grève en avril 2014 pour protester contre l’absence de représentation démocratique par la CTM, un “syndicat de protection” qui agit de connivence avec les employeurs et ne permet pas aux salariés de prendre connaissance des accords de négociation collective. Pour mettre fin aux grèves, les trois entreprises avaient accepté de reconnaître le SNTMMSRM, avant de se rétracter ensuite et de mettre à pied les dirigeants syndicaux, parmi lesquels Campos.
Campos a obtenu gain de cause par un tribunal qui a ordonné sa réintégration pour licenciement arbitraire, mais l’entreprise a fait appel.
Le SNTMMSRM mène maintenant une bataille juridique prolongée contre les entreprises et la CTM, qui sont soutenues par Alonso Ancira, le directeur de l’aciérie AHMSA, le plus grand employeur de Monclova.
“Ils m’ont roué de coups et frappé à coups de pied au visage, à la tête, à la poitrine, dans les côtes et aux épaules, en me menaçant tout le temps et en disant qu’ils étaient de la CTM et qu’ils me connaissaient ainsi que ma famille,” a déclaré Campos. Après avoir reçu des soins médicaux, Campos a porté plainte au pénal contre les dirigeants de la CTM.
Jyrki Raina, secrétaire général de IndustriALL s’est adressé au président mexicain pour dénoncer cette violente agression qui “fait partie d’une vague d’attaques systématiques organisées par l’entreprise, de connivence avec la CTM, dans le but de porter atteinte au droit des travailleurs et travailleuses d’élire démocratiquement leur propre représentant(e) pour mener les négociations collectives. Il s’agit d’un droit inaliénable des salariés, inscrit dans la convention 87 de l’OIT”.
Une pétition publiée en ligne pour protester contre cette agression brutale se trouve sur cette page. Vos messages de protestation seront envoyés au président mexicain Enrique Peña Nieto, au gouverneur de Coahuila Ruben Moreira, et à William Furman, directeur général des entreprises Greenbrier.