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4 mars, 2025Les syndicats veulent participer à l’élaboration de politiques leur permettant de devenir des acteurs qui changeront l’histoire de l’Afrique : de la guerre, de la pauvreté, des catastrophes naturelles et du chômage, on passera à la transformation économique et au développement. Cet appel a été lancé lors des discussions de la 15e édition du forum annuel de la rentrée syndicale de l’Organisation régionale africaine de la CSI à Grand Bassam, en Côte d’Ivoire, du 25 au 28 février.
Plus de 150 délégués de plus de 37 pays africains, ainsi que certains pay européens, ont participé à au forum dont le thème était : Employabilité, Salaire Vital, Paix et Transformation Économique pour la Justice Sociale en Afrique. Les discussions, tenues à la fois sur place et en ligne, se sont concentrées sur l’agenda du travail décent, en mettant l’accent sur le dialogue social.
Des syndicalistes, des universitaires et des fonctionnaires ont présenté des exposés sur diverses questions, notamment l’industrialisation basée sur les ressources naturelles, les politiques énergétiques durables, l’emploi des jeunes, le développement des compétences, notamment les compétences numériques et le travail via les plateformes. L’emploi des jeunes a été mis en avant, car plus de 60 % de la population du continent est âgée de moins de 25 ans.
Toutefois, sur les 15 millions de jeunes Africains qui entrent chaque année sur le marché du travail, la plupart travaillent dans l’économie informelle. L’annulation de la dette, l’inclusion de dispositions relatives au travail dans l’accord sur la zone de libre-échange continentale africaine et l’économie féminisée, qui garantit que le travail des femmes est rémunéré de manière égale, sont quelques-unes des questions qui ont été abordées.
Les intervenants de l’Organisation internationale du travail (OIT) se sont concentrés sur la recommandation 205 (sur l’emploi et le travail décent pour la paix et la résilience) qui traite des crises résultant des conflits et des catastrophes. En outre, ils ont exhorté les syndicats africains à rejoindre la Coalition mondiale pour la justice sociale.
Robert Beugré Mambé, Premier ministre de Côte d’ivoire, a indiqué que le gouvernement du pays s’est engagé avec les syndicats et les employeurs dans le dialogue social, ce qui a permis d’instaurer la confiance et d’augmenter les salaires minimums.
Au cours de la marche pour la justice sociale, Joel Odigie, Secrétaire général de la CSI Afrique, a déclaré que la dette l’Afrique devait être annulée.
“Nous demandons à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international d’annuler ces dettes et d’affecter les fonds au développement du continent.
Nous voulons une Afrique résiliente, durable et prospère qui promeut l’égalité entre les hommes et les femmes et l’emploi des jeunes,”
a ajouté Rose Omamo, Vice-présidente d’IndustriALL et Vice-présidente de la CSI-Afrique.
Paule-France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a déclaré :
“Les minerais de transition peuvent jouer un rôle dans la Transition juste vers des économies à faibles émissions de carbone, mais pour cela, il faut un dialogue social, une protection sociale, une répartition équitable des ressources et du pouvoir et un travail décent ainsi que le développement des compétences.”
Cependant, elle a ajouté que certains pays possédant des minerais essentiels avaient des politiques de valorisation médiocres qui empêchaient l’utilisation de ces minerais pour le développement économique. Par exemple, l’exploitation du cobalt en République démocratique du Congo est confrontée à des conflits et l’exploitation du lithium au Zimbabwe est entachée de corruption. Elle a également indiqué que la croissance des industries de fabrication de batteries qui favorisent les chaînes d’approvisionnement locales est importante pour la création d’emplois décents.