29 avril, 2018Le SACTWU (Syndicat sud-africain des travailleurs de l’habillement et du textile), un affilié d’IndustriALL Global Union, condamne le piratage de Zara après qu’il est apparu que l’enseigne de stature mondiale et d’origine espagnole a produit des modèles qui présentent de fortes similarités avec la collection d’un créateur local.
Zara a admis sa culpabilité en retirant certains de ces produits. Ceux-ci étaient apparus dans des boutiques d’Afrique du Sud, des États-Unis et du Royaume-Uni. Au lieu de jouer les plagiaires, le SACTWU exhorte Zara à collaborer avec les créateurs et ateliers de confection locaux pour générer davantage d’emplois dans le secteur de l’habillement.
Selon le SACTWU, ce “copier-coller” de créations par les multinationales se moque des “petites gens” dont les activités, vulnérables à ce type de pratiques, peuvent de ce fait péricliter. Le syndicat soutient que ce marché de niche est vital pour les petites enseignes qui peuvent facilement être anéanties par les productions de masse des gros détaillants comme Zara. Ceci va faire disparaître les marchés locaux et internationaux pour les créateurs du cru.
Le Secrétaire général du SACTWU, Andre Kriel, indique :
“Ils semblent à l’aise à se comporter comme des colonialistes, en exportant simplement l’argent qu’ils accumulent en Afrique du Sud vers l’Espagne, en portant préjudice aux usines et aux travailleurs et travailleuses d’ici. Maintenant, voilà qu’ils pillent notre patrimoine culturel et portent atteinte par la même occasion à un créateur de niche”.
Kriel poursuit :
“l’enseigne internationale Zara semble s’être appropriée des créations d’un talent sud-africain bien de chez nous, le créateur local inspiré Laduma Ngxokolo et sa marque maXhosa. Si cela est vrai, et c’est certainement ce que suggère la “coïncidence” de style entre certains produits Zara et des créations iconique de maXhosa, il s’agirait de la pire forme de colonialisme en matière de mode : la spoliation par des grosses machines internationales de la vente au détail, basées au sein du monde développé, d’un patrimoine intellectuel et culturel au détriment de créateurs bien moins puissants issus du monde en développement”.
Le SACTWU dit que Zara est plus intéressé à la valeur commerciale qu’au droit de propriété intellectuelle.
“La culture, la création et le style sont réduits à un simple jeu où l’on peut piller ou copier-coller, plus encore si les créations sont considérées comme étant exotiques, différentes ou traditionnelles. Il n’y a aucun égard pour les origines des créations, leur contexte, leur histoire ou leur signification”.
Pour Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale adjointe d'IndustriALL pour l’Afrique sud-saharienne,
“les créations et usines locales devraient être promues plutôt que d’être détruites par les grandes enseignes. Pour cette raison, nous soutenons le SACTWU et sa campagne en vue d’un accord avec Zara.”
Le SACTWU essaye depuis l’an dernier de faire en sorte que la maison-mère de Zara, Inditex, se fournisse en Afrique du Sud afin de sauver de la fermeture des usines locales, mais l’entreprise rechigne à prendre des engagements.