16 mai, 2018La compagnie minière Pan African Resources a notifié le licenciement, d’ici la fin du mois de mai, de 95 pour cent de ses travailleurs – 1 722 travailleurs sur 1 812 – à sa mine d’or Evander, située à Barberton, dans la province du Mpumalanga. L’affilié à IndustriALL, le syndicat national des mineurs (NUM), a demandé au Ministère des ressources minérales d’intervenir pour sauver les emplois, même si cela doit impliquer que le gouvernement révoque la licence d’exploitation minière.
La compagnie, qui a suivi les processus relatifs à la compression des effectifs conformément à la Loi sur les relations de travail, a indiqué que le puits de mine 8 sera fermé pour réduire de nouvelles pertes causées par les faibles prix de l’or et une monnaie forte, due aux récentes appréciations du rand sud-africain.
La compagnie a indiqué vouloir donner la priorité aux opérations à faible coût, y compris l’usine de traitement des résidus Elikhulu dans laquelle elle investit 1,74 milliard de rand (139 millions de US$) et qui créera 250 emplois. En revanche, Pan African Resources affectera seulement 160 millions de rand (12,8 millions de US$) aux licenciements et a indiqué que certains des travailleurs licenciés seront formés pour travailler dans les nouvelles opérations.
Selon le NUM, la compagnie n’enregistrerait pas de pertes mais sacrifierait les travailleurs aux profits, comme avec ses investissements en matière de résidus. Cet argent aurait pu être investi dans la mine souterraine touchée par la fermeture et sauver les emplois. Le syndicat a fait remarquer que la mine donne la priorité à l’exploitation minière à ciel ouvert où elle emploie une main-d’œuvre contractuelle bon marché plutôt qu’aux opérations souterraines.
Le NUM a souligné:
Il y a largement assez de corps de minerai pour une possible exploitation durant les prochains 40 ans. Par conséquent, il est irrationnel que Pan African Resources ferme ce type d’opérations où des emplois peuvent être créés.
Les travailleurs ne bénéficient que d’un court délai pour libérer les maisons dans lesquelles ils vivent et que la compagnie a l’intention de vendre. Selon le NUM, 80 pour cent des travailleurs sont originaires d’autres régions d’Afrique du Sud et des pays voisins. Certains ont vécu dans ces maisons durant des années et leurs enfants fréquentent les écoles locales.
Paule France Ndessomin, Secrétaire régionale d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a indiqué:
Plutôt que de licencier des milliers de travailleurs, il faudrait préserver les emplois. Il ne faudrait recourir aux licenciements qu’en dernier recours aux fins de protéger les intérêts des travailleurs et de leurs familles.
Selon les statistiques d’Afrique du Sud, le secteur minier est le plus grand employeur à Mpumalanga. Bien que l’extraction d’or soit en déclin, les ventes de ce métal précieux se classent au troisième rang en valeur après le charbon et les métaux platinoïdes.