2 août, 2017Le décès de quatre mineurs survenu samedi 22 juillet à la mine Tau Lekoa, à Orkney, dans la province du Nord-Ouest, vient démontrer, une nouvelle fois, le danger de travailler sous terre dans les mines d’or sud-africaines.
Les travailleurs ont été pris au piège au fond de la mine suite à une secousse sismique. L’accident s’est produit après que la direction de la mine ait passé outre les conseils en matière de sécurité émis par les ingénieurs géologues venus inspecter la mine quelques jours avant l’accident.
Les travailleurs effectuaient des heures supplémentaires lors de l’événement. Il est possible que la pression exercée sur eux pour atteindre les objectifs de production les ait forcés à travailler dans des conditions dangereuses. Le droit des travailleurs à refuser un travail dangereux a été souligné dans les campagnes syndicales.
L’affilié à IndustriALL, le Syndicat national des mineurs (NUM), a indiqué que l’accident, imputable à la négligence, aurait ainsi pu être évité, et s’est dit choqué par le nombre de mineurs tués dans les mines. Bien que ce nombre ait diminué au fil du temps, il craint cependant que cette tendance s’inverse.
Les quatre corps ont été retrouvés. Trois des mineurs étaient Sud-Africains, le quatrième était originaire du Lesotho. NUM a demandé au Département des ressources minières d’enquêter sur les circonstances de l’accident.
La santé et la sécurité au travail reste une préoccupation majeure dans les mines sud-africaines où 73 mineurs ont été tués en 2016 et 2 662 blessés. 30 des 73 mineurs décédés travaillaient dans des mines d’or, 27 dans des mines de platine et 12 dans des mines de diamant, de chrome, de cuivre et de minerai de fer. Le nombre aussi élevé de mineurs décédés montre que l’atteinte de l’objectif « zéro blessure » dans les mines d’or profondes d’Afrique du Sud nécessitera plus de temps que prévu.
IndustriALL se joint à NUM pour présenter ses condoléances aux familles des travailleurs décédés, a déclaré Fabian Nkomo, Secrétaire régional d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne:
« C’est avec consternation et tristesse que nous avons appris la mort des travailleurs à la mine d’or Tau Lekoa, notamment parce que ces décès auraient pu être évités. Les employeurs doivent garantir et donner la priorité à la sécurité des travailleurs dans les mines. Egalement, la direction des mines doit toujours veiller à garantir la sécurité des travailleurs. Respecter les dispositions de la Convention n° 176 de l’OIT sur la sécurité et la santé dans les mines ainsi que la Loi sur la sécurité était important ».