15 novembre, 2017Les mineurs des charbonnages d’Afrique du Sud appartenant au Syndicat national des Mineurs NUM, un affilié d’IndustriALL Global Union, déposera un préavis de grève ce 16 novembre après que les négociations avec la Chambre des Mines est entrée dans une impasse. Les mineurs revendiquaient une prime unique équivalente à 77 dollars. Ils voulaient aussi une augmentation de 8% pour 2018 et une autre de 9% en 2019.
Le NUM insiste également pour dire qu’il ne signera une convention de trois ans avec la Chambre des Mines que si elle maintient son engagement au sein du Forum de Négociation collective.
“Conclure des accords avec les syndicats au niveau des entreprises exacerbe la concurrence et la rivalité entre les syndicats, aux dépens de l’unité des travailleurs. Cela divise les travailleurs et suscite parfois la violence entre syndicats, ce qui affaiblit ainsi le pouvoir syndical,” a indiqué le NUM dans un communiqué qui prend la défense de son combat permanent pour une négociation collective centralisée qui implique les syndicats, les employeurs et le gouvernement.
Lors des négociations, la Chambre des Mines représentait des compagnies charbonnières dont Anglo American, Glencore Operations SA, Msobo, Delmas, Exarro et Kangra, entre autres. Pourtant, rien n’est sorti des longs mois de négociations. Porter l’affaire devant la Commission de Conciliation, Médiation et Arbitrage n’a servi à rien non plus.
Le NUM représente 70% des mineurs syndiqués dans les charbonnages. Selon la Chambre des Mines, le secteur du charbon emploie plus de 87.000 travailleurs et travailleuses et est le troisième plus gros employeur après ceux des secteurs de l’or et du platine et métaux apparentés.
StatsSA a également fait savoir que des emplois étaient créés en aval de la chaîne de valorisation du charbon y compris pour ce qui est du lignite dont le secteur emploie plus de 6.000 travailleurs et travailleuses. D’autres emplois se retrouvent aussi chez les producteurs qui transforment le charbon en produits chimiques, dont SASOL qui compte des milliers d’emplois.
D’autres emplois se retrouvent dans le secteur de l’énergie puisque 77% de l’énergie en Afrique du Sud est produite au départ du charbon.
Le NUM a indiqué que les employeurs ne se sentaient pas concernés par l’amélioration de la vie des mineurs.“La Chambre des Mines continue à être arrogante et à négocier de mauvaise foi. Le NUM est déterminé à forcer les compagnies à prêter l’oreille à ses revendications salariales”.
Fabian Nkomo, Secrétaire régional d’IndustriALL pour l’Afrique sub-saharienne a déclaré :
“Nous continuons d’espérer que les négociations conduiront à des conventions collectives, mais si cela ne se produit pas, les travailleurs et travailleuses partiront en grève pour appuyer leurs revendications. Nous soutenons ces actions et sommes convaincus qu’il est de bon aloi pour les travailleurs et travailleuses de toujours lutter pour des salaires équitables et vitaux.”