28 juin, 2018En mai de l’an dernier, Thembisile Yende, une travailleuse de 29 ans employée par la compagnie d’électricité Eskom, a été assassinée alors qu’elle était au travail à la sous-station électrique d’Ekurhuleni, non loin de Johannesburg. Ce 28 juin, le tribunal a indiqué que le procureur général avait provisoirement retiré les charges à l’encontre de son meurtrier présumé, David Ngwenya, un technicien d’Eskom.
On craint qu’un non-lieu soit prononcé dans l’affaire pour absence de preuve, sachant que des informations critiques provenant de caméras de surveillance ont disparu. La cour a appris l’an dernier qu’avant le meurtre, Yende voulait dénoncer une bande criminelle impliquée dans des vols de câbles dont le cuivre était destiné à être revendu à des récupérateurs de métaux.
L’affilié d’IndustriALL Global Union NUMSA, Syndicat national des métallurgistes, dont elle était membre, réclame justice et affirme qu’Eskom est complice en ne prêtant pas assistance pour mettre les preuves à la disposition des organismes chargés de faire respecter la loi. Dans un communiqué, le NUMSA déclare :
“Son corps a été retrouvé sur son lieu de travail. Il est virtuellement impossible pour des personnes extérieures d’avoir accès à la sous-station par leurs propres moyens. Elle ne s’est pas elle-même donnée la mort et enfermée dans le bureau. Dès lors, la seule conclusion logique est que ses assassins sont des salariés ou ont reçu l’assistance de salariés d’Eskom.”
Le syndicat veut que cette affaire soit traitée comme tout autre du même niveau de gravité et que les Services de police sud-africains ainsi que le Ministère public sud-africain “prennent la violence sexiste au sérieux en accordant à cette affaire la priorité qu’elle mérite.”
Dans un hommage à Yende, le NUMSA a indiqué qu’il ne trouverait pas la paix tant que la vérité ne serait pas connue.
“Elle était une jeune femme dévouée et pleine d’ambition dont la vie a pris fin de manière insensée dans la fleur de l’âge. Son jeune fils devra passer le reste de sa vie sans l’amour et l’attention de sa mère.”
Le NUMSA a signé l’Engagement d’IndustriALL par lequel les syndicats font le serment de combattre toute forme de violence à l’égard des femmes sur le lieu de travail et au niveau des syndicats.
Les lieux de travail en Afrique du Sud continuent à être dangereux, car les femmes y sont confrontées au harcèlement sexuel, au viol et au meurtre. Selon le rapport de l’Agence sud-africaine de la statistique Crimes à l’encontre des femmes en Afrique du Sud en 2018, le taux d’homicides de femmes dans le pays s’est accru de 117% entre 2015 et 2016/17 alors que le viol y était cinq fois plus répandu que la moyenne mondiale.