26 avril, 2018Des centaines de travailleurs et travailleuses de l’affilié d’IndustriALL Global Union NUMSA (Syndicat national des métallurgistes d’Afrique du Sud) ont convergé vers les bureaux de Glencore à Johannesburg ce 25 avril pour protester contre les abus en matière de droits humains et du travail du géant du secteur minier.
Cette marche s’inscrivait dans le cadre d’une grève nationale à l’appel de la Fédération des Syndicats sud-africains et qui a vu des dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses descendre dans les rues des principales villes du pays pour faire barrage à des amendements à la législation du travail qui compromettraient le droit de grève ainsi qu’à l’introduction d’un salaire minimum trop bas pour rencontrer les besoins des travailleurs et travailleuses.
Les manifestants ont appelé Glencore à cesser de saper les salaires et conditions d’emploi, à mettre un terme aux pratiques antisyndicales et au déni de liberté syndicale des travailleurs et travailleuses ainsi qu’à cesser de polluer l’environnement par le rejet sans scrupule de déchets acides sur ses sites d’activité.
Glen Mpufane, Directeur de la section des mines d’IndustriALL indique :
Des multinationales comme Glencore devraient montrer la voie en termes d’exploitation minière responsable, en respectant les droits humains et du travail, la négociation collective et la protection des intérêts et des droits des communautés affectées par l’exploitation minière. À cette fin, nous allons continuer notre campagne en vue de forcer Glencore à s’exécuter.
Le NUMSA revendique le réenregistrement des fonderies au niveau du Département du Travail d’Afrique du Sud et des poursuites pour les dirigeants impliqués dans des négociations collective en contravention avec les conventions de l’OIT. En outre, Glencore devrait se tourner vers le NUMSA et collaborer avec lui en tant que syndicat majoritaire au sein de la division charbon de l’entreprise. Les travailleurs et travailleuses en sous-traitance, ainsi que ceux et celles employés par des pourvoyeurs d’emploi devraient profiter de meilleures conditions au lieu de salaires inéquitables, de mauvaises conditions de travail et de déplorables normes de santé et sécurité.
Thabo Mogoroe, du NUMSA, a déclaré en remettant la pétition à des représentants de Glencore, qui sont restés derrière une grille d’acier pour recevoir le document :
Nous souhaitons informer Glencore qu’il s’agit ici du commencement d’une série d’actions que nous allons entreprendre pour contrer ses attaques à l’égard des travailleurs et travailleuses, des pauvres et de leurs familles. Nous sommes réunis pour protester contre les abus de la part de Glencore envers les travailleurs, les communautés auxquelles ils appartiennent et l’environnement, non seulement en Afrique du Sud, mais aussi au plan international.
Le NUMSA faisait partie de la mission d’IndustriALL en RDC en février dernier et condamne les abus en matière de droits humains et du travail au sein des activités de Glencore chez Mutanda Mine et Kamoto Copper Mine. On relève parmi ceux-ci des menaces permanentes de licenciement, des pratiques déplorables en matière de santé et sécurité, des maladies professionnelles, du racisme et de la discrimination, des classifications de postes injustes et inéquitables ainsi que des bas salaires, ceux-ci étant encore inférieurs pour les travailleurs congolais par rapport aux étrangers.
Le syndicat a également condamné le déversement de déchets acides dans les cours d’eau des environs de la raffinerie de cuivre de Luilu à Kolwezi. Il y a aussi des problèmes d’évacuation des déchets acides à Mpumalanga, en Afrique du Sud, où les communautés avoisinantes auront à souffrir de la pollution des eaux longtemps encore après que les activités minières auront cessé.