6 septembre, 2017L’affilié à IndustriALL, le syndicat national des mineurs (NUM), a organisé, le 26 août, une marche des femmes jusqu’à la Chambre des Mines, à Johannesburg, afin de protester contre la lenteur du processus de transformation du secteur et d’autonomisation des femmes travaillant dans les mines.
Le NUM a indiqué que la transformation est lente alors que des lois et la Constitution soutiennent le changement. Selon une étude réalisée par le syndicat, la discrimination fondée sur le sexe est courante dans le secteur minier où les femmes représentent seulement 11 pour cent de la force de travail. Dans ce secteur, la plupart d’entre elles occupent des postes à bas salaire, offrant des possibilités de progression ou d’autonomisation moindres. Elles sont aussi victimes de harcèlement sexuel, de stigmatisation, de railleries voire d’un total mépris des différences physiques entre travailleurs de sexe masculin et féminin.
Les compagnies minières sont également réticentes à embaucher des femmes en qualité d’opératrices, de foreurs, de cheffes d’équipe ou de mineurs boutefeux. Les conditions de base, telles que les congés maternité, sont refusées et certaines mines ne fournissent pas les équipements de protection individuelle en matière de santé et de sécurité au travail, entre autres des combinaisons, des bottes, des écouteurs et des lunettes. Les femmes sont également obligées de porter de lourdes charges qui provoquent de fausses couches, des maux de dos et des douleurs à la taille. Des tests physiques, sans rapport aucun avec le rendement au travail, ont été menés sur les femmes.
Faute du soutien de leurs homologues masculins, les femmes mineurs sont obligées de fournir davantage d’efforts pour faire leur preuve.
Figurent parmi les griefs soumis à la Chambre des Mines, l’arrêt du harcèlement sexuel et de la discrimination fondée sur le sexe en matière de salaires, la promotion de l’égalité dans les entreprises, la participation et l’intégration accrues des femmes, l’acceptation des différences physiques entre les hommes et les femmes, ainsi que la fin du patriarcat et de la violence faite aux femmes sur le lieux de travail.
Phumeza Mgengo, Secrétaire nationale de la structure féminine au NUM, a déclaré:
« Aucun pays ne peut prétendre à la libération sans l’émancipation des femmes, laquelle ne devrait pas s’apparenter à un acte de charité. Nous demandons à ce que les cadres soient formés dans le but de comprendre ce que signifient « égalité entre les sexes » et « parité des sexes de 50% ». La transformation du secteur doit avoir lieu sans faire courir le risque de faire perdre aux femmes leur droit à l’intégrité, au respect et surtout, à l’égalité ».
Fabian Nkomo, Secrétaire général d’IndustriALL pour l’Afrique subsaharienne, a ajouté:
« Nous soutenons les appels du NUM à la transformation du secteur et à l’autonomisation des femmes travaillant dans les mines ».