4 septembre, 2018Depuis sept ans, le Syndicat des travailleurs de la chimie, de l'énergie, du papier, de l'impression, du bois et des secteurs connexes (CEPPWAWU), affilié à IndustriALL Global Union, est en crise, mais son 5e Congrès national est vu comme l'occasion de le remettre sur pied.
Ce congrès, qui rassemblait 224 délégués et s'est tenu à East London du 27 au 31 août, avait pour thème central le renouveau du syndicat par la démocratie participative. Il a mis l'accent sur l'importance d'un collectif directeur tenu de rendre des comptes et qui respecte les traditions démocratiques du mouvement syndical, avec un "contrôle des travailleurs". La priorité sera donnée au rétablissement de la confiance par la mise en place de programmes à structure ascendante qui associent les adhérents.
Depuis son dernier congrès, en 2011, le CEPPWAWU, qui compte 55.000 membres, a connu une période sombre de luttes intestines pour le contrôle du syndicat et sa société d'investissement. La justice a qualifié ces conflits de "querelles fratricides" entre factions rivales. Le Comité exécutif national ne s'est pas réuni pendant cette période et deux congrès n'ont pas eu lieu. Les démissions et expulsions de membres étaient chose courante, de même que les allégations de fraude. Cela a été d'un très mauvais effet sur les membres dont le nombre a chuté.
En outre, le syndicat n'a pas remis ses états financiers vérifiés, comme l'exige la loi, et risquait donc de perdre son enregistrement auprès du ministère du Travail. Toutefois, il a repris les choses en main lorsque son Secrétaire général, Simon Mofokeng, a été destitué en 2017 pour ne pas s'être présenté à des audiences disciplinaires.
Depuis, le syndicat a adopté une "feuille de route" censée mettre de l'ordre dans ses affaires, notamment en remplissant d'urgence ses obligations légales. Quoi qu'il en soit, beaucoup reste à faire à sa direction. Dans les prochains mois, le Comité exécutif national règlera les questions en suspens, avec notamment la publication du rapport du secrétariat, des amendements aux statuts et un examen de la structure organisationnelle.
Or, aucune femme n'a été élue, en dépit des appels en faveur de l'égalité hommes-femmes. "Il nous faut un équilibre entre femmes et hommes à la tête du syndicat. Les syndicats ne doivent pas se contenter de prêcher l'égalité des sexes, il faut qu'ils la réalisent en mettant des femmes à leur direction," a déclaré Miriam Marishane qui, avec d'autres femmes, a manifesté contre le traitement discriminatoire des femmes qui souhaiteraient occuper des postes de responsabilité dans le syndicat.
Le congrès a élu les personnes suivantes : Thamsanqa Mhlongo (Président), Lucas Mashego (1er Vice-président), Johannes Dube (2e Vice-président), Lemmy Mokoena (Trésorier), Welile Nolingo (Secrétaire général), et Musa Bhengu (Secrétaire général adjoint).
"Nous félicitons le CEPPWAWU pour la tenue de ce congrès attendu depuis longtemps et nous partageons la vision des travailleurs qui veulent un syndicat fort et démocratique. Des programmes communs et fédérateurs qui profitent à tous les travailleurs sont la clé du renforcement syndical," a déclaré Kenny Mogane, le responsable régional d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne.