26 juin, 2020Les gouvernements et les syndicats africains ont joué un rôle de premier plan dans les négociations menées à l’OIT qui ont abouti à l’adoption de la convention n° 190 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Aujourd’hui, les syndicats font campagne pour l’entrée en vigueur de cette convention et plusieurs gouvernements font avancer son processus de ratification.
“Les travailleurs et travailleuses doivent participer à l’élaboration d’une solution pour mettre fin à la violence sexiste dans le monde du travail, en créant un espace permettant d’en finir avec des comportements inacceptables ainsi qu’une culture du silence et susciter le changement sur le lieu de travail. Nous devons engendrer un lieu de travail exempt de violence et de harcèlement,”
martèle Rose Omamo, Secrétaire générale du Syndicat unifié des métallurgistes du Kenya et membre du Comité exécutif d’IndustriALL Global Union.
Le Cabinet namibien a approuvé la proposition de ratification des conventions 190 et 189 de l’OIT, qui sera bientôt soumise au parlement.
Au Zimbabwe, les syndicats rencontrent les ministères du travail et de la protection sociale ainsi que celui des affaires féminines avant que la ratification ne soit présentée au Parlement.
Le 8 mars, le Syndicat des mineurs de Zambie a célébré la Journée internationale de la femme en lançant un appel à la solidarité auprès du Congrès des syndicats zambiens afin d’encourager le gouvernement à ratifier la Convention 190 de l’OIT.
Les syndicats en Afrique sont encouragés à faire pression sur leurs gouvernements pour qu’ils ratifient la C190. Le Syndicat des travailleurs du textile et de l’habillement d’Afrique australe (SACTWU) mène une campagne au quotidien sur les médias sociaux.
Andre Kriel, Secrétaire général du SACTWU, indique :
“Notre principale intention est de porter sans relâche cette question au regard du public, jusqu’à la ratification. Nous avons constamment soulevé la question auprès du Comité exécutif central (CEC) du Congrès des syndicats sud-africains (COSATU) et celui-ci a maintenant repris la campagne à son compte en abordant la question de la ratification directement avec le Ministre de l’emploi et du travail, Thulas Nxesi. En outre, un appel a été lancé directement au Président sud-africain Cyril Ramaphosa lorsqu’il s’est adressé au CEC en février 2020.”
Le COSATU a également soulevé la question auprès de la Commission de l’emploi et du travail du Parlement.
Le 21 juin a marqué le premier anniversaire de l’adoption de la Convention 190 et de la Recommandation 206 de l’OIT sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail. L’Uruguay est le premier pays à avoir ratifié la C190 et les Fidji suivront bientôt. Douze mois après que les Fidji l’auront fait, la Convention 190 entrera en vigueur.
Armelle Seby, Coordinatrice de l’égalité des genres auprès d’IndustriALL, confie :
“L’adoption de la C190 est importante pour mettre fin à la violence et au harcèlement sexuel sur le lieu de travail. En Afrique du Sud, plusieurs femmes ont été tuées dans l’exercice de leur métier : dans des mines, dans des sous-stations électriques et sur d’autres lieux de travail et des travailleuses sont violées dans les communautés où elles vivent et tuées chez elles.”
Armelle Seby, IndustriALL gender coordinator says:
“The adoption of C190 is important in ending gender-based violence and sexual harassment at the workplace. In South Africa, several women have been killed at work; in the mines, at power sub-stations and other workplaces, and working women are raped in the communities where they live and killed in their homes.”