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Actes antisyndicaux en Turquie

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3 septembre, 2024Les travailleurs et travailleuses d’une usine près d’Istanbul, en Turquie, qui produisent des fermetures éclair pour de grandes marques comme Inditex, H&M, Lacoste et Adidas, se voient refuser par la direction de leur usine le droit, légalement garanti, d’être représentés par un syndicat.

L’affilié d’IndustriALL, Petrol-İş, a réussi à syndiquer la majorité requise des quelque 670 travailleurs et travailleuses de l’entreprise japonaise YKK dans son usine située dans la périphérie d’Istanbul et a reçu le 21 mai dernier la certification officielle de cette majorité de la part du Ministère du Travail et de la Sécurité sociale.

Cependant, au lieu d’engager le dialogue avec le syndicat, la direction de YKK a réagi en en adoptant une attitude antisyndicale, notamment par des menaces et la coercition pour inciter les membres du syndicat à en démissionner. Ces actions constituent un mépris flagrant de la législation nationale et du code de conduite de l’entreprise, qui affirme explicitement “respecter les droits fondamentaux des salariés, notamment la liberté syndicale et le droit à la négociation collective”.

Pourtant, YKK refuse systématiquement de dialoguer avec Petrol-İş’, le partenaire de négociation agréé.

Le Président de Petrol-İş, Süleyman Akyüz, a déclaré :

“Petrol-İş a syndiqué les travailleurs et travailleuses de YKK et a demandé à la direction de l’entreprise de conclure une convention collective. L’objection de la direction locale de l’entreprise à s’engager avec le syndicat constitue une violation et une détérioration manifestes des droits des travailleurs.”

Les revendications de Petrol-İş, soutenues par IndustriALL, sont les suivantes, la direction doit :

  • Cesser de faire pression sur les membres de Petrol-İş
  • Engager un dialogue social avec Petrol-İş en tant qu’organe représentatif des travailleurs et travailleuses
  • Lancer le processus de négociation collective

Le Secrétaire à la syndicalisation et à l’éducation de Petrol-İş, Niyazi Recepkethüda, le souligne :

“Refuser le dialogue avec le syndicat, c’est s’en prendre au syndicat et violer clairement les droits syndicaux, ce que nous ne pouvons accepter. Les membres de Petrol-İş’ à YKK méritent d’avoir une CCT avec l’entreprise au bout d’un long effort de syndicalisation. Nous demandons à nouveau à la direction de respecter les droits des travailleurs.”

Dans une lettre adressée à YKK, le Secrétaire général d’IndustriALL, Atle Høie, demande instamment à l’entreprise de mettre fin à ses pratiques antisyndicales et de respecter la liberté syndicale en Turquie :

“Nous demandons instamment à YKK de se conformer strictement aux normes internationales du travail en respectant les droits fondamentaux des travailleurs, en particulier la liberté syndicale et le droit à la négociation collective, et nous demandons également à la direction turque de YKK de contacter Petrol-İş immédiatement pour entamer le processus de mise en place d’une première convention collective.”

Crédit photo : Petrol-İş