26 avril, 2024Les travailleurs rentraient chez eux après le travail lorsque l'accident de bus s'est produit à la Tlaeeng Pass de Butha Buthe. Huit travailleurs de la mine de diamant de Kao ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessés.
Tankiso Tsoeu, un analyste de données à la Kao Mine de Storm Mountain Diamonds, qui a survécu à l'accident, explique que le souvenir douloureux de cet horrible accident continue de le hanter.
Ce membre du Syndicat démocratique indépendant du Lesotho (IDU), affilié à IndustriALL, se souvient :
"Le 8 février 2021, pendant la pandémie de Covid-19, nos vies ont été marquées par cet accident horrible. Nous étions supposés rentrer chez nous et étions excités à l'idée de cette pause et de retrouver nos familles après des journées de 12 heures 14 jours d'affilée. Les autobus qui arrivaient à la mine de Kao à midi amenaient les équipes suivantes et devaient nous ramener chez nous."
"J'étais épuisé en montant à bord et je me suis endormi quand le bus s'est mis en marche. Après ce qui m'a semblé n'être que quelques minutes, alors que plus d'une heure avait passé, j'ai senti que ma tête heurtait quelque chose et j'ai perdu connaissance. Ensuite, un collègue m'a réveillé. J'ai vu que nous étions dans l'épave du bus couché sur le côté et que des travailleurs appelaient à l'aide. Le chauffeur avait perdu le contrôle de son véhicule sur une route devenue glissante à la suite d'une tempête de grêle et le bus s'était renversé."
Tankiso Tsoeu se souvient des travailleurs piégés dans l'épave.
"Des travailleurs blessés étaient extraits de la carcasse du bus mais d'autres restaient piégés. Certains étaient même sous le véhicule. Il n'y a pas de mots pour décrire l'agonie de ceux que vous voyez alors que vous ne pouvez rien faire pour leur venir en aide."
Pour aggraver les choses, il n'y avait pas de réseau pour téléphoner.
"La plupart des survivants avaient perdu leur téléphone et il n'y avait pas de couverture téléphonique. Un de nous a dû escalader une montagne pour avoir du réseau et appeler à l'aide."
Ce n'est que lorsque des équipes de secours sont arrivées de Letseng et des mines de Kao que les travailleurs ont reçu de l'aide.
"Malheureusement, certains étaient morts sur place. D'autres, gravement blessés, ont été emmenés au Queen Mamohato Memorial Hospital de Maseru. Sur 35 passagers, 8 ont péri."
Les survivants ont été soignés à la clinique de la mine de Letseng et la mine de Kao a fait appel à un médecin et un psychologue pour accompagner les travailleurs.
Malgré toute l'aide qui lui a été dispensée, le rétablissement de Tankiso Tsoeu a été difficile.
"Je me bats toujours. Le plus dur est que tout le monde attend de vous que vous soyez totalement rétabli au bout de trois ans et, quand vous parlez de l'accident, on croit que vous exagérez. Pourtant, c'est une lutte de tous les jours, surtout avec une anxiété que je ne ressentais jamais avant l'accident. Le rappel de certains épisodes et de l'angoisse des mineurs piégés provoque souvent des nuits d'insomnie."
Glen Mpufane, le directeur d'IndustriALL en charge des mines et responsable de la santé et la sécurité au travail, déclare :
"En cette Journée internationale de commémoration des travailleurs morts et blessés, nous nous souvenons des huit travailleurs de la mine de Kao et souhaitons aux survivants de se remettre totalement des lésions et du traumatisme subis dans cet accident. Nous rendons hommage à la clinique de la mine de Letseng et à la mine de Kao pour leurs efforts et le traitement post-traumatique des travailleurs blessés, conscients que le devoir d'assistance va au-delà des grilles de la mine."