22 février, 2018A 100 jours de l’expiration de l’Accord actuel sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, les entreprises textiles sont instamment appelées à continuer de se mobiliser en vue de créer une industrie textile sûre et durable au Bangladesh, et à signer l’Accord de transition de 2018, qui succède à l’Accord actuel.
L’Accord de transition de 2018 vise à poursuivre les activités d’inspection des usines au Bangladesh, en identifiant les dangers et en veillant à leur correction. A ce jour, 109 entreprises textiles ont signé l’Accord de 2018, couvrant plus de 2 millions de travailleurs.
Néanmoins, de nombreuses entreprises textiles doivent toujours réaffirmer leur engagement envers la sécurité des travailleurs bangladais dans leurs chaînes d’approvisionnement. Figurent parmi les entreprises faisant preuve de mauvaise volonté, Marks and Spencer, Next, Sainsbury’s, Metro Group, Abercrombie & Fitch et Dansk Supermarked.
Les syndicats mondiaux signataires de l’Accord, IndustriALL et UNI, et les quatre signataires témoins, la Campagne pour des vêtements propres, International Labor Rights Forum (Forum international pour les droits des travailleurs), Maquila Solidarity Network et Worker Rights Consortium (le Consortium pour les droits des travailleurs), exhortent les entreprises textiles n’ayant toujours pas signé l’Accord de 2018 à le faire dès que possible.
Ne pas signer l’Accord de 2018 signifie que, d’ici à 100 jours, les travailleurs travailleront dans des usines non contrôlées. Par conséquent, les marques de vêtements manqueront à leur devoir de diligence visant à maintenir la sécurité des travailleurs dans leurs chaînes d’approvisionnement,
a déclaré Ineke Zeldenrust, Coordinatrice internationale de la Campagne pour des vêtements propres.
L’Accord du Bangladesh initial est entré en vigueur en mai 2013, à la suite de l’effondrement du Rana Plaza, en avril 2013, au cours duquel 1 134 travailleurs ont été tués. L’Accord a établi un système crédible de surveillance et de réparation des usines appartenant aux marques signataires, ainsi que de formation des travailleurs dans le domaine de la sécurité. Ce travail se poursuivra en vertu de l’Accord de 2018.
Il n’existe toujours pas d’alternative crédible à l’Accord pour protéger la sécurité des travailleurs au Bangladesh. Les marques ne peuvent tout simplement pas revenir aux programmes menés par les entreprises qui n’ont visiblement pas su empêcher les tragédies de grande ampleur survenues dans les usines. Signer l’Accord de 2018 est le seul moyen pour les entreprises d’honorer leur devoir de diligence et veiller à ce que les travailleurs de la confection au Bangladesh travaillent dans des usines sans danger,
a indiqué Jenny Holdcroft, Secrétaire générale adjointe d’IndustriALL Global Union.
Cela est tout aussi urgent pour les entreprises qui ne se sont toujours pas acquittées de leurs obligations au titre du premier Accord ainsi que pour les entreprises qui ont réparé tous les défauts de sécurité découverts dans leurs usines en application de ce même Accord.
La nécessité d’avoir des comités de sécurité et un programme d’inspection est permanente parce qu’une usine peut être sûre un jour et puis les portes coupe-feu sont bloquées le jour suivant. Tant que le gouvernement du Bangladesh n’est pas prêt à assumer cette responsabilité, l’Accord continuera à offrir les structures de formation, d’expertise en ingénierie et de responsabilisation indispensables à l’amélioration de la sécurité du travail dans les usines textiles,
a signalé Christy Hoffman, Secrétaire générale adjointe du syndicat UNI global.
Le préavis de 100 jours vise également à inciter les entreprises textiles non signataires de l’Accord actuel, y compris celles qui ont rejoint l’Alliance pour la sécurité des travailleurs au Bangladesh - un programme de sécurité dirigé par les entreprises - à signer l’Accord de 2018.
Nous invitons vivement les entreprises faisant partie de l’Alliance ainsi que celles qui n’ont signé aucun programme de signer l’Accord de 2018 aussi vite que possible pour afficher leur volonté de s’engager de manière constructive avec les syndicats bangladais et internationaux, et confirmer leur engagement à maintenir la sécurité dans les usines au Bangladesh,
a indiqué Judy Gearhart, Directrice exécutive du Forum international pour les droits des travailleurs.