20 mars, 2015À une récente audience du procès Maruti Suzuki Manesar, 81 travailleurs ont été libérés sous caution par une juridiction locale de Haryana. Ces travailleurs étaient en prison depuis juillet 2012 pour des chefs d'accusation de violences et de meurtre d'un directeur d'entreprise.
C'est après les violences qui ont éclaté, cette année-là, à l'usine Maruti Suzuki, en Inde, et qui ont entraîné la mort d'un cadre que près de 2.800 travailleurs furent licenciés et 147 emprisonnés, inculpés de meurtre, tentative de meurtre et association de malfaiteurs.
Deux travailleurs ont été remis en liberté sous caution en février de cette année, suivis de 79 autres le 17 mars, tandis que 64 attendent encore une mesure similaire.
La procédure de libération a traîné en longueur, et la direction n'a jamais été en mesure de produire des preuves matérielles contre les travailleurs.
L'avocate de la Cour suprême Vindra Grover commente ainsi le retard pris par la procédure de libération sous caution :
"L'enquête criminelle, l'instruction et l'incarcération sont utilisées par l'État pour donner satisfaction aux entreprises privées, écraser les syndicats et réprimer les travailleurs."
Le Secrétaire régional d'IndustriALL, Sudhershan Rao, s'est félicité de la décision de la cour qui a choisi de protéger les droits fondamentaux des travailleurs, et a exprimé sa solidarité :
"Cette épreuve aurait pu être évitée aux travailleurs si le gouvernement s'en était remis à l'esprit du tripartisme. Espérons maintenant que les autres travailleurs incarcérés vont être eux aussi rapidement libérés."