18 juin, 2020La pandémie de coronavirus continue de frapper durement les travailleurs cambodgiens. Le 13 juin, Youli International (Cambodia) Garment Co. Ltd a licencié 724 travailleurs et travailleuses de l'habillement, dont 11 femmes enceintes.
En mai, la firme chinoise avait mis 2.000 personnes en congé jusqu'à la fin du mois de juin. Un mois plus tard, 724 étaient licenciées.
La plupart sont des femmes dont le licenciement aura des conséquences pour leurs salaires et pour leurs enfants à charge. Les travailleuses de la firme Shuangli, une filiale de Youli, ont organisé une action de protestation à l'entrée de la zone économique spéciale de Shandong Sunshell (Svay Rieng) où est située l'entreprise.
Le contrat du responsable local du syndicat chez Youli, Por Rado, a été résilié et il est accusé de tricherie sur ses horaires de travail. Le Syndicat collectif du mouvement des travailleurs (CUMW), affilié à IndustriALL, condamne Youli et Shuangli qu'il accuse d'antisyndicalisme et de violences contre les travailleurs.
Le Président du CUMW, Pav Sina, a déclaré :
"À plusieurs reprises, des contremaîtres ont donné des coups de pied à des travailleuses, leur ont tordu le bras et leur ont lancé des coupes de tissu. Il faut que ces violences et ces insultes cessent.
"Nos membres sont victimes de répression, d'intimidation et de discrimination de la part de la direction par le simple fait qu'ils sont syndiqués; l'entreprise veut détruire le mouvement syndical chez elle. Sa politique antisyndicale est flagrante; après avoir licencié 724 personnes, elle recrute d'autres travailleurs et travailleuses."
La Secrétaire régionale d'IndustriALL, Annie Adviento, appelle Youli à réintégrer ceux et celles qui ont été licenciés, pour garantir leurs salaires et leur sécurité alimentaire pendant la pandémie de Covid-19.
"La violence envers les femmes sur le lieu de travail est totalement inacceptable et j'exhorte l'entreprise à prendre des mesures disciplinaires contre les contremaîtres accusés. La police devrait être saisie parce qu'il s'agit de délits pénaux."
"Le ministère du Travail et de la Formation professionnelle doit diligenter une enquête approfondie sur les allégations de discrimination antisyndicale. Beaucoup d'entreprises de la région utilisent le prétexte du Covid-19 pour se débarrasser de responsables syndicaux; le gouvernement doit imposer l'état de droit et protéger les syndicalistes."