4 mars, 2019600 travailleurs de l'ancienne Société des Mines de Belahouro (SMB) réclament une indemnisation équitable, comme l'exige la législation du travail, après la fermeture de la mine d'Inata en 2017.
Cette fermeture a coûté leur emploi à un millier de travailleurs, y compris des travailleurs en sous-traitance.
La SMB est une compagnie minière privée qui a été vendue à Avocet Mining, une société cotée à la bourse de Londres. Avocet l'a ensuite revendue au groupe Balaji. Les travailleurs auraient dû percevoir une indemnisation lors du transfert de propriété. Ce sont d'anciens salariés de la SMB et d'Avocet, maintenant employés par le groupe Balaji, suivant des contrats en bonne et due forme.
"Les efforts consentis par les travailleurs pour négocier se heurtent à l'inertie ou à la mauvaise foi du groupe Balaji, alors que le ministère des Mines brille par son absence," déclare Saïd Kiba Aidane avec d'autres travailleurs.
Pour appuyer leurs revendications, plus de 200 travailleurs ont organisé des piquets de grève à Ouagadougou, avec des pancartes dénonçant une collusion entre le gouvernement et le groupe Balaji. Ils rejettent la proposition de l'employeur qui voudrait réduire les prestations de 40 pour cent.
Après avoir racheté la mine d'or d'Inata en 2018, le groupe Balaji n'a ni relancé la production ni payé aux travailleurs ce qui leur est dû. Bien qu'ils soient sans emploi depuis la fermeture de la mine, ceux-ci ne baissent pas les bras. Leur sort a incité la Fédération des industries diverses (FID), affiliée à IndustriALL Global Union, à lancer une campagne pour exiger du groupe Balaji, qui a son siège à Accra, au Ghana, qu'il paie son personnel.
Les travailleurs veulent une réunion tripartite dans laquelle leurs droits à une juste indemnisation soient respectés ainsi que le versement de leurs salaires avec effet rétroactif à novembre 2017. Ils veulent aussi que ceux qui ont cotisé reçoivent des pensions; de même pour ceux qui étaient à cinq ans du départ à la retraite. Le versement de prestations médicales s'impose aussi.
Selon Charlotte Nguessan, coordinatrice de projet pour IndustriALL : "Ce qu'endurent les travailleurs de la SMB montre jusqu'où certaines compagnies minières nomades sont prêtes à aller pour ne pas verser des indemnités. Dans le cadre de notre projet de renforcement syndical, nous sommes toujours prêts à nous élever contre ces injustices envers les travailleurs."
Pour Glen Mpufane, Directeur d'IndustriALL en charge des mines :
"Il faut que les compagnies minières respectent les droits des travailleurs. Lorsqu'une mine est vendue, le nouvel employeur doit assumer ses responsabilités. On ne peut accepter que des multinationales ferment des mines et abandonnent les travailleurs, les laissent sans emploi et aillent jusqu'à les déposséder de leurs prestations."
Le groupe Balaji est présent en Inde, en Irak, au Koweït, en Malaisie, aux Philippines, au Qatar et dans les Émirats arabes unis. En Inde, il exploite des gisements de silice, de grenat et de minerai de fer.