27 janvier, 2018Glencore a imposé un lock-out de 200 jours aux travailleurs de la mine d’Oaky North, située dans le Queensland, en Australie, dans le cadre du conflit du travail en cours.
Dans ce qui est considéré comme le plus long lock-out dans l’histoire de l’industrie australienne, les membres de l’affilié à IndustriALL Global Union, le syndicat de la construction, de la sylviculture, des mines et de l’énergie (CFMEU), viennent d’entamer aujourd’hui leur deux centième jour de lock-out.
Le lock-out de six mois et demi continue après que les travailleurs aient rejeté, le 24 janvier, l’accord d’entreprise de la compagnie par 164 votes contre 11. Cet accord, facilité par l’arbitre gouvernemental Fair Work Australia, constitue la troisième offre de Glencore que les travailleurs refusent.
Ce refus repose sur le fait que Glencore fait de plus en plus appel aux travailleurs occasionnels et amenuise la représentation syndicale. Le syndicat pense que la compagnie prévoit de remplacer les travailleurs par des sous-traitants avant de réduire progressivement ses activités et de fermer la mine, afin de diminuer sa responsabilité vis-à-vis du paiement des indemnités de licenciement.
« Le message très clair de nos militants de base est que cet accord favorise la compagnie au détriment des travailleurs », a indiqué Stephen Smyth, président de la division Mine et Energie du Queensland du CFMEU.
« Cela n’a jamais été une question d’argent pour nos membres puisqu’au début du conflit, ils ont proposé la reconduite de leur précédent accord sans revendiquer aucune augmentation salariale. L’offre a été rejetée par Glencore.
« Il a toujours été question de fixer la limite gagnée de haute lutte en matière de conditions de travail – conditions négociées à travers les accords d’entreprise précédents.
« Il est décevant de voir que ce conflit dur et long continuera ».
Glencore utilise des sous-traitants pour maintenir la production, alors que les travailleurs reçoivent un salaire de solidarité de la part de leur syndicat. De nombreuses autres sections syndicales ont fait des dons pour soutenir les travailleurs lock-outés. Ceux-ci ont dit être prêts à se tenir sur le piquet de grève durant encore six mois.
Les travailleurs ont été mis en lock-out le jour même de la divulgation des Paradise Papers, qui révèlent que Glencore n’a quasiment pas payé d’impôts ou de redevances en Australie pendant plusieurs années.
Le Secrétaire général adjoint d’IndustriALL, Kemal Özkan, a déclaré:
« Les travailleurs à Oaky North ont fait preuve de beaucoup de courage et de ténacité en ayant campé, durant 200 jours, sur leurs positions face aux intimidations de Glencore. Ils ne renoncerons pas. IndustriALL continuera de les soutenir et de faire campagne jusqu’à ce que Glencore traite sa main-d’œuvre avec respect ».