13 avril, 2018Chellco Industry Limited, à Kaduna au Nigeria, prévoit de licencier 100 personnes alors que les entreprises textiles se débattent face à une augmentation de leurs coûts, dont des droits de douane qui viennent de passer de 5 à 20 pour cent. Ajoutée à cela, l'augmentation des tarifs de l'électricité, qui représente 50 pour cent des coûts d'exploitation, les couvertures, châles et couvre-lits produits par ces usines sont maintenant plus chers que ceux importés de Chine.
Le Syndicat national des travailleurs du textile, de l'habillement et de la confection du Nigeria (NUTGTWN), affilié à IndustriALL Global Union, est préoccupé par les pertes d'emplois et les fermetures d'ateliers auxquelles, selon lui, le gouvernement pourrait remédier s'il prenait des mesures pour protéger le secteur du textile. Acheter des marchandises en quantité à ces entreprises, par exemple, et promouvoir l'achat de produits textiles fabriqués dans le pays plutôt que ceux importés pourraient aider le secteur à se relever.
Le NUTGTWN se félicite aussi du plan de relance du secteur de l'habillement et du textile mis en place par le gouvernement. Les politiques du gouvernement, comme le Programme de développement du textile en coton au Nigeria, devraient bénéficier d'un plus grand soutien. Ce programme vise notamment à promouvoir la culture du coton par la distribution de plants aux agriculteurs.
Pour le Président du syndicat, John Adaji,
"Il faut que soit immédiatement mise en application l'ordonnance présidentielle sur l'achat de marchandises fabriquées au Nigeria et qu'il soit mis fin à la contrebande et à la contrefaçon irresponsables de textiles. Il faut que soit appliquée dans les faits la politique sur le coton, le textile et l'habillement. Il faut aussi que le gouvernement lance une campagne semble à la campagne Wear South African qui a sauvé des emplois et des usines de la faillite en Afrique du Sud." Cette campagne avait été initiée par un autre affilié d'IndustriALL, le Syndicat des travailleurs de l'habillement et du textile d'Afrique australe.
Les importations de vêtements bon marché et leur contrebande ont eu un effet délétère sur le secteur et, pour John Adaji, de meilleures infrastructures et une distribution d'électricité fiable et à des prix abordables sont essentielles si l'on veut changer le cours des choses.
Selon Paule France Ndessomin, la Secrétaire régionale d'IndustriALL pour l'Afrique subsaharienne :
"Le redressement d'industries en déclin dans le secteur de l'habillement et du textile est important pour le développement industriel du Nigeria. Ce n'est possible que si les usines restent ouvertes et continuent à produire."
Ce secteur, qui était un des principaux acteurs de l'économie du pays, est en déclin depuis les années 1980 et a perdu plus de 500.000 emplois. Plus de 278 millions $ ont été investis dans l'industrie de l'habillement et du textile en 2010.