21 septembre, 2020Les syndicats des quatre usines Volkswagen au Brésil ont négocié une convention collective qui préserve les emplois pendant cinq ans et prévoit de nouveaux investissements ainsi qu’un plan de départs volontaires.
Face à la pandémie de Covid-19, les travailleurs des usines VW de São Bernardo, Taubaté, Curituba et São Carlos ont voté en faveur d’une convention collective de travail qui protégera leurs emplois pendant les cinq prochaines années.
“La crise chez VW a commencé il y a plusieurs années et la pandémie n’a fait qu'aggraver les choses. Nous devions être réalistes, étant donné que la production est destinée à être bien inférieure aux capacités. Dès le début, notre principal objectif a été de protéger nos emplois,”
a indiqué Wagner Santana, Président du syndicat ABC de São Bernardo, qui fait partie de la Confédération nationale des travailleurs de la métallurgie (CNM/CUT), affiliée à IndustriALL.
La direction de VW avait informé les quatre syndicats représentant les travailleurs des usines du Brésil qu’en raison des retombées économiques de la pandémie, elle avait l’intention de réduire la main-d’œuvre d’environ 35 % en introduisant des mesures de flexibilité. Cela équivaudrait à 5.200 emplois, sur un total de 15.000.
Les syndicats ont passé quatre semaines à négocier des alternatives pour s’assurer qu’il n’y ait pas de suppressions d’emplois et que l’entreprise reste compétitive.
“Chaque usine est différente et les représentants syndicaux ont réussi à négocier des conditions spécifiques pour chacune d’entre elles. Il était important que les syndicats travaillent ensemble afin de parvenir chacun à un accord qui puisse ensuite servir de référence pour les autres,”
a précisé Cláudio Batista, Président du syndicat Sindmetau de Taubaté, qui fait partie de la CNM/CUT.
Cet accord comprend
- un paquet destiné aux départs volontaires
- un paquet relatif aux soins de santé
- un gel des salaires
- une nouvelle échelle de rémunération pour les travailleurs arrivant en 2021 ou après
Sérgio Butka, Président du SMC de Gran Curitiba, qui fait partie de la CNTM, elle-même affiliée à IndustriALL, a ajouté :
“Les deux parties ont fait appel à leur bon sens pour présenter une proposition qui protégera les emplois des travailleurs pendant les cinq prochaines années. Cela signifie qu’ils peuvent continuer à travailler en toute sérénité et que VW peut chercher les moyens de surmonter la tempête que traverse actuellement le pays”.
Le Syndicat des métallurgistes de São Carlos et Ibaté, qui fait partie de la CNM/CUT, a également approuvé l’accord. Le Président du syndicat, Vanderlei Strano, l’a qualifié de grande réussite qui apportera la tranquillité d’esprit aux travailleurs.
Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL, a déclaré :
“Je tiens à féliciter les travailleurs de VW Brésil et leurs quatre syndicats pour leur collaboration. Garantir des emplois pendant cinq ans et recevoir des garanties financières est important non seulement pour les 15.000 travailleurs de VW, mais aussi pour les milliers de personnes qui travaillent au sein de sa chaîne d’approvisionnement.
Cet accord est d’autant plus important que le gouvernement brésilien est en train de démanteler la législation sur l’emploi et n’a pas de politique en matière de relations sociales ; c’est donc une source d’inspiration pour les syndicats du Brésil et du monde entier.”