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21 janvier, 2019Alors que le constructeur automobile allemand refuse systématiquement d’octroyer les mêmes droits à ses travailleurs et travailleuses de Chattanooga, dans le Tennessee, aux États-Unis, qu’à ceux et celles du reste du monde, IndustriALL Global Union suspend dès aujourd’hui l’accord mondial conclu de longue date avec Volkswagen.
Lors du Comité exécutif d’IndustriALL Global Union en décembre de l’année dernière, a été prise une décision unanime de suspendre l’accord-cadre mondial, connu sous la dénomination de Déclaration relative aux droits sociaux et relations industrielles chez Volkswagen et qui garantit les droits des travailleurs, pour le cas où le géant automobile allemand continuait à refuser aux travailleurs et travailleuses de son usine de Chattanooga le droit de rejoindre un syndicat.
“Nous regrettons le comportement de Volkswagen mais aussi longtemps que l’entreprise refusera d’honorer l’engagement pris avec IndustriALL en 2002, nous ne voyons pas d’alternative au fait de considérer l’accord comme suspendu dès aujourd’hui, cependant que nous réfléchissons à d’autres actions, ensemble avec nos affiliés,” a déclaré Valter Sanches, Secrétaire général d’IndustriALL.
Les ouvriers et ouvrières qualifiés de l’usine Volkswagen de Chattanooga ont décidé par un vote en décembre 2015 de rejoindre le syndicat nord-américain UAW. Non seulement le résultat de ce scrutin démocratique n’a pas été reconnu sur le lieu de travail, mais Volkswagen le combat activement auprès des tribunaux, pour essayer d’empêcher les travailleurs et travailleuses de rejoindre le syndicat.
Volkswagen a fait appel de la décision de l’agence américaine qui régit les relations sociales (le NLRB) datant d’août 2016 et qui penchait en faveur de l’UAW, pour empêcher les travailleurs et travailleuses d’exercer leurs droits fondamentaux en matière de liberté syndicale.
Dans un courrier adressé à IndustriALL et daté du 15 janvier de cette année, l’entreprise déclare qu’elle acceptera la décision finale du NLRB mais ne fait aucune allusion à un retrait de son appel à l’encontre de la précédente décision du NLRB en faveur de l’UAW, ce qu’IndustriALL exige.
“Nous avons de bonnes relations de travail avec Volkswagen ailleurs dans le monde et devoir suspendre l’ACM est malheureux. Mais le droit à la liberté syndicale et à la négociation collective est fondamental pour nous,” poursuit Valter Sanches.
“Le vote prononcé par les ouvriers et ouvrières qualifiés de l’usine de Chattanooga est conforme à la Convention N° 87 de l’OIT ainsi qu’à la législation des États-Unis et Volkswagen doit respecter le droit des salariés à choisir librement leur syndicat.”
Lors d’une réunion de décembre 2018, le Conseil d’entreprise mondial des travailleurs de Volkswagen a déclaré unanimement sa totale solidarité avec les travailleurs et travailleuses de Chattanooga et défendu leur droit légitime à rejoindre l’UAW.